Je quitte l'Albergue à 6 h. Je prends une petite piste campagnarde qui traverse des champs de céréales et de tournesols. Il fait frais, le ciel est bien dégagé, je marche à un bon rythme. Après 1h30, j'arrive à un immense champ de lavandes en fleurs qui s'étend sur plusieurs kilomètres, protégé par un muret avec un grillage de 2 m de hauteur. C'est un champ aussi bien protégé qu'un site militaire ! Le soleil se lève sur ces lavandes faisant ressortir encore plus leurs belles couleurs...
Au loin devant moi s'aligne un bataillon d'éoliennes. L'itinéraire est plat, avec quelques bosses, à une altitude de 900 m. Comme il a bien plu hier, le chemin est par endroits un peu boueux. J'arrive à la fin de cette Finca, il y a un embranchement avec à droite l'itinéraire du Camino del Cid qui suit un GR et tout droit l'itinéraire que je choisis grâce à mon application "Mapas de España", car à cet endroit il n' y a pas la balise de la Ruta de la Lana, ni flèche jaune...
Il reste 5 kilomètres avant d'arriver au premier pueblo. Je traverse une zone boisée et j'arrive près du parc d'éoliennes qui sont comme les gardiennes de ce haut plateau. J'arrive à un sommet d'où la vue s'étend sur ces grands espaces agricoles qui mélangent les belles couleurs que forment les champs de luzerne, les tournesols, les champs moissonnés, les bosquets de chênes verts et autres arbustes...
J'arrive à Hontoria de la Cantera après 14 kilomètres sans rencontrer aucune habitation ni âme qui vive ! Il y a un joli calvaire mais pas de bar ! Je m'arrête sous un abribus pour un temps de repos. Je traverse ensuite une nationale et je prends un chemin agréable qui serpente entre les cultures avec quelques traversées d'arroyos et me voilà arrivé après 6 kilomètres à Revillarruz où je m'arrête à un bar tenu par un tunisien parlant français. Je bois 2 cocas accompagnés d'oeufs, de jambon de Morcilla et des lentilles. J'avais besoin de prendre des forces, car l'étape est longue ! Je traverse Cojóbar où se trouve une belle église de style roman.
Ensuite, c'est l'itinéraire de la Via Verde, une ancienne voie ferrée qui reliait Santander à la Méditerrannée et qui a été transformée en piste piétonnière et cycliste. Le temps est nuageux et chaud, et 14 kilomètres sur cette piste c'est long et un peu monotone, avec l'avantage qu'il n'y a aucun dénivelé. Par inadvertance, au lieu de couper à un moment où la piste fait une large courbe je me rajoute 2 kilomètres ! Bon, le moral est bon, j'ai suffisamment d'eau et je peux faire des pauses régulièrement... Il y a un passage sous un tunnel long de 650 mètres dans lequel je mets ma lampe frontale. Je longe le dernier pueblo de cette étape, Cardeñadijo et j'approche alors de Burgos. J'ai téléphoné à Rodrigo, ce jeune espagnol rencontré il y a 2 jours qui doit venir à ma rencontre et lorsque j'arrive dans les faubourgs de Burgos je le vois arriver sur le chemin face à moi...
Nous allons ensemble jusqu'au centre près de la Cathédrale où après une pause dans un bar pour boire une bonne cerveza bien rafraîchissante, je me rends à l'Albergue "La Casa de los Cubos" où après les formalités, je m'installe au 5ème étage. L'Albergue est neuve et bien agencée, c'est un peu froid et impersonnel, mais je ne vais pas me plaindre, car cet hébergement est bien situé et répond aux attentes des nombreux pèlerins qui marchent sur le Camino Francés.
Je termine la soirée avec Rodrigo qui m'invite à dîner et nous partageons un bon moment fraternel, mais il faut abréger la soirée, car l'Albergue ferme à 22h30 !
Demain, jour de repos et de visite... et jeudi je prends le bus pour Irún d'où je vais repartir pour parcourir un nouveau Chemin, la Via de Bayona ou Chemin Intérieur qui va de Irún à Burgos, passe par la province de Guipúzcoa, puis traverse le tunnel de San Adrián, accède à la province d'Alava et rejoint le flux des pèlerins à Burgos (11 étapes).
|