Lundi 26 Août - Santo Domingo de Silos > Mecerreyes - 23 km
30ème étape



    "Ne demeure pas dans le passé, ne rêve pas du futur,
    concentre ton esprit sur le moment présent."


    Bouddha




Voici le frais matin, mais tout sommeille encore ;
Les arbres sont rêveurs dans l'immobilité,
La nuit trace au fusain des tableaux que l'aurore
Couvrira d'un pastel sublime, la clarté !
Jean Aicard


La pause...


Les nuages s'amoncellent...


La vallée agricole avec ces tons de fin d'été...


L'arrivée sur Retuerta pueblo que domine la iglesia de San Esteban...


La ermita de Santa Maria du 16ème siècle


En entrant dans le pueblo de Retuerta on passe devant ces bodegas (caves)...


La iglesia de San Esteban à Retuerta


Traversée d'un massif forestier


L'âne veut me barrer le chemin !


Le chemin qui mène à
Covarrubias


Un Rollo Jurusdiccional à Covarrubias


Le pont sur le Río Arlanza à l'entrée de Covarrubias


Une rue de cette cité médiévale...


La Colegiata de los Santos Cosme y Damián à Covarrubias


L'herbe est sèche...mais les vaches broutent quand même...


La route qui monte pour finir l'étape...

                                             
 La statue du
Cid Campeador à l'entrée de Mecerreyes                                  Un villageois à l'image de ceux que l'on peut rencontrer...

 


Mecerreyes
 


    Je
    quitte l'Albergue de Santo Domingo à 6h15. Il fait nuit. Je remonte à travers le pueblo pour sortir en suivant une petite
    route, puis un chemin  qui grimpe sévèrement à travers un massif forestier composé principalement de chênes verts, de
    pins et de genèvriers. C'est un chemin caillouteux avec une succession de bosses. Le temps est nuageux et donc il ne fait
    pas très chaud. Un temps agréable pour marcher. Je remonte à une altitude de 1150 m.

    Je fais une bonne pause allongé sur un talus. A la sortie de ce massif forestier, j'ai une vue à 360° sur de vastes étendues
    agricoles de part et d'autre. Ensuite le chemin amorce une descente assez longue, parfois assez raide et très caillouteuse
    ce qui demande beaucoup de vigilance pour éviter la chute. Enfin après 13 kilomètres à travers ce massif, j'arrive au premier
    pueblo Retuerta où je ne rencontre personne. Le seul bar de la localité est fermé. Je m'installe près d'une fontaine à côté
    d'un lavoir, je me déchausse pour rafraîchir les pieds et je grignote des barres de céréales en guise de petit-déjeuner.

    Il tombe quelques gouttes de pluie, mais pas plus. Je prends une piste montante qui va me ramener au-dessus de 1000 m.
    Puis à nouveau descente au milieu de vignobles et de champs d'amandiers... Au passage je me régale de mûres que je

    cueille sur les ronciers qui bordent le chemin. J'arrive alors à Covarrubias, cité médiévale assez touristique.
    Je m'arrête à l'entrée de cette localité au bar situé au bord du Río Arlanza et où se dresse un "Rollo de Justicia".
    Comme le temps menace et qu'il reste un peu plus de 6 kilomètres, j'évite de traverser le quartier historique de cette cité.

    Je prends directement la route que je vais suivre jusqu'à la fin de l'étape. Pour commencer, il y a une assez longue montée
    assez fatigante sur cette route heureusement peu circulante. Le temps menace et arrivé à 2 km de Mecerreyes, il commence
    à pleuvoir assez fort. Je recouvre mon sac et j'installe mon parapluie. Le tonnerre gronde et je suis environné d'éclairs,
    mais bon, je presse le pas pour arriver au plus vite...

    Arrivé à la hauteur de la grande statue du Cid Campeador, il y a une accalmie qui me permet de la prendre en photo.
    Je descends dans le village et je vais directement au bar où je bois un cafe con leche pour me réchauffer. La patronne est
    sympathique et elle me fait comprendre que je pourrais venir dîner ici. Elle tamponne ma Credenciale, me donne la clé
    de l'Albergue, je règle 5 €.

    Quand je rentre dans l'Albergue située un peu plus haut, j'ai la mauvaise surprise de la trouver en désordre après sans
    doute le passage d'un groupe. Des serviettes traînent au sol, les lits ne sont pas recouverts, les couvertures ne sont pas
    pliées, la climatisation n'a pas été éteinte et comme un vasistas est resté ouvert, avec la pluie qui est tombée, il y une petite inondation que je vais mettre un bon moment à éponger ! Ensuite je remets tout en ordre et je m'installe pour un bon temps
    de repos bien mérité...
    C'est vraiment inacceptable de laisser un groupe occuper un hébergement qui devrait être réservé aux pèlerins et de le
    laisser dans un tel état, d'autant plus que c'est une Albergue très bien aménagée et équipée qui mérite qu'on en prenne
    grand soin !
     

 

Hébergement à Mecerreyes : Albergue Municipale "La Corneja"
Tél. 619 917 389  /  947 403 277
Prendre la clé au Bar sur la droite après l'Albergue - 5 €
Cuisine, salon et 2 étages avec une vingtaine de lits
4 coquilles




    I -Ceux qui nous attendaient – Sept poèmes pour une morte

    Ceux qui nous attendaient, se sont lassés d’attendre,
    Et sont morts sans savoir que nous allions venir,
    Ont refermé leurs bras qu’ils ne peuvent plus tendre,
    Nous léguant un remords au lieu d’un souvenir.

    Les prières, les fleurs, le geste le plus tendre,
    Sont des présents tardifs que rien ne peut bénir ;
    Les vivants par les morts ne se font pas entendre ;
    La mort, quand vient la mort, nous joint sans nous unir.

    Nous ne connaîtrons pas la douceur de leurs tombes.
    Nos cris, lancés trop tard, se fatiguent, retombent,
    Pénètrent sans écho la sourde éternité ;
    Et les morts dédaigneux, ou forcés de se taire,
    Ne nous écoutent pas, au seuil noir du mystère,

    Pleurer sur un amour qui n’a jamais été.


    II- Voici le miel qui suinte -  Sept poèmes pour une morte


    Voici le miel qui suinte au cœur profond des roses,
    Les couleurs, les parfums et les souffles aimés.
    Vous ne sourirez plus à la beauté des choses ;
    Vos bras prompts à s’ouvrir se sont enfin fermés.

    Vous ne sentirez pas, sur vos paupières closes,
    Le lent effeuillement des longs pleurs parfumés ;
    Votre cœur s’est dissous dans les métamorphoses ;
    J’arrive juste à temps pour vous perdre à jamais.

    Voici mes yeux, mes mains, mes pieds qui vous cherchèrent ;
    Dans cet étroit jardin où d’autres vous couchèrent,
    J’avance en hésitant comme un triste étranger.

    Je vous rejoins trop tard... Je me repens, j’envie
    Ceux qui, mieux avertis que tout est passager,
    Vous montraient leur amour quand vous étiez en vie.

     
    Marguerite Yourcenar
     

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