Mercredi 21 Août - Atienza > Retortillo de Soria - 23 km
25ème étape



    "La vie c'est des étapes... La plus douce c'est l'amour...
    La plus dure c'est la séparation... La plus pénible c'est les adieux...
    La plus belle c'est les retrouvailles"


    Confucius




La Plaza del Trigo qui a conservé son cachet médiéval



La Ermita de Nuestra Señora del Val






En me retournant , une belle vue sur Atienza



J'aime ces grands espaces avec ces belles couleurs de fin d'été !





La Ermita de Nuestra Señora de la Soledad


Iglesia de San Andrés à Romanillos de Atienza


Statue de San Roque (Saint-Roch)



Un pâturage inattendu dans cet environnement de cultures...





La Plaza Mayor à Miedes de Atienza


Le bar est fermé, mais à côté la tienda est ouverte...


Une belle vue sur Miedes de Atienza en commençant l'ascension vers le col...


La grimpée est un peu éprouvante sur ce sentier rocailleux...


...au milieu des éboulis de rochers...


...mais la récompense est au bout de l'effort...


Superbe panorama !

                            
Je change de Communauté et de Province


Le bataillon des éoliennes...


Une belle entrée dans
Retortillo de Soria
par la porte occidentale de la muraille


La iglesia de San Pedro à Retortillo de Soria
 

 


    Je quitte l'Hostal à 7h. Je monte vers la ville haute. Je fais un petit détour pour avoir un aperçu du centre de cette cité

    médiévale, car hier je suis arrivé un peu tard et je me sentais trop fatiqué pour faire cette visite.
    En quittant la localité, je passe devant la Ermita de Nuestra Señora del Val et je continue par un chemin en montée...

    J'arrive à un sommet d'où on a une perspective sur les plaines alentour à 360°. Le ciel se couvre peu à peu de gros
    nuages noirs qui ne feront que menacer ! De là-haut, il y a une belle vue sur Atienza dominée par son Castillo,
    et sur ces étendues agricoles parées de ces belles couleurs de fin d'été que domine le jaune paille, l'ocre et le bistre.

    Ensuite je prends une piste forestière qui s'enfonce pendant plusieurs kilomètres dans une forêt de pins. Je navigue toujours
    à une altitude entre 1000 et 1200 m. Puis c'est la descente en pente douce dans un vallon où je retrouve un environnement
    de cultures céréalières. Sur les sommets au loin s'alignent une armée d'éoliennes dont on devine à peine le bruissement...

    J'arrive au premier pueblo, Romanillos de Atienza un peu après 10 h. Je m'assieds pour prendre un temps de repos sur un
    banc à côté de l'église. Une dame vient et me propose d'ouvir l'église pour en admirer l'intérieur. C'est une église romane
    dédiée à Saint-André Apôtre qui date du 13ème siècle. Il y a à l'intérieur de beaux rétables et une magnifique statue de
    Saint Roch. Je suis comblé !

    Je prends ensuite un chemin plat et rectiligne jusqu'à Miedes de Atienza. L'environnement est agricole composé de grandes
    étendues de cultures, principalement des champs de céréales déjà moissonnés depuis le début de l'été qui sont séparés par
    des bosquets ou des rangées de chênes-verts. Etant donné l'altitude, plus de 1000 m je pense qu'il vaut mieux parler de
    plateau plutôt que de vallée... Ou alors je dirai que c'est une vallée située sur un plateau !!!

    J'arrive à Miedes de Atienza et une fois sur la place centrale, je demande s'il y a un bar ouvert. Il est tout proche, mais
    aujourd'hui il est fermé. Par contre, juste à côté, il y a une tienda où les dames qui font la queue me laissent avec gentillesse
    passer en premier. J'achète des fruits et un Coca  et je m'installe sur un banc tout proche pour me restaurer et me reposer.

    Je prends ensuite un chemin qui grimpe dans la montagne, la Sierra de la Pela. Le temps est couvert et il ne fait pas trop
    chaud. Il reste 6 kilomètres à parcourir pour arriver à l'étape... Cela commence par une ascension en suivant un chemin
    rocailleux qui grimpe pendant une heure jusqu'au Alto de Carrascosa à 1380 m. C'est le point le plus élevé de ce Chemin.
    Je monte à mon rythme en prenant le temps d'admirer le paysage qui est grandiose. Quand j'arrive au sommet, je découvre
    de l'autre côté une vaste plaine qui s'étend aussi loin que mes yeux peuvent voir. C'est l'endroit où l'on quitte la Comunidad
    de Castilla-la Mancha pour entrer dans la Comunidad de Castilla y León.

    Je redescends maintenant en suivant une petite route assez raide sur la fin, avant d'entrer dans le pueblo où je vais dormir,
    Retortillo de Soria qui se trouve à une altitude de 1241 m. Je vais directement à l'Hostal La Muralla où je bois une cerveza
    avant d'aller à l'Albergue toute proche, neuve et super bien équipée. Le soir je vais dîner au restaurant de l'Hostal.
    C'est une belle étape et l'accueil à l'arrivée est très bien. Bon dîner et bon gîte pour passer une bonne nuit de repos !
     

 

Hébergement à Retortillo de Soria  : Albergue privée gérée par l'Hostal La Muralla
Calle Fuente  - Tél. 699 867 933 -  15 €
Albergue neuve très bien équipée avec cuisine, réfrigérateur,
prises pour recharger les appareils
20 lits à étage - 15 € la nuit et on peut dîner à l'Hostal tout proche

4 coquilles




    Elégies pour le temps de vivre 

    Je parlerai du mot pluie,
    du mot silence sous la pluie,
    je parlerai du jardin sous la pluie,
    de la facilité des fleurs à accepter les confidences du matin,

    Je parlerai des vestiges, de tuiles tombées,
    de fontaines taries, de sources renaissantes,
    je parlerai de pulsations, de paupières,
    je marcherai vers la montagne,
    je me précèderai.

    Parler, parler encore,
    là où le soleil s'étonne de frémir dans les branches,
    là où les chemins entrent au cœur du monde,
    parler, défaire, chaque mot et se noyer en lui
    jusqu'à sentir bouger l'éternité
    dans le geste qu'on fait en saluant l'enfant
    qui sort en secret de chez lui pour retrouver son camarade
    et gagner un peu de temps sur le sommeil,
    le suivre cet enfant, se glisser dans sa chair,
    rouler avec lui dans les fossés,
    s'arrêter un instant pour accueillir le ciel,
    ne plus savoir où sont les frontières,
    obéir aux étoiles, s'enfouir
    dans un langage qui monte de la terre.

    Et avec lui, l'enfant, désapprendre qui je suis,
    chercher dans la soudaineté d'une ombre
    la vibration des regards perdus,
    errer jusqu'à l' entrée d'une maison
    où je n'attends personne
    puisque j'ai retrouvé la clé des songes
    et sous les songes la parole
    qui vit pour moi du mot pluie,
    du mot silence et de l'enfant qui ne dit rien
    pour ne rien obscurcir.

    Tu ouvres la terre, tu retrouves ton premier cri,
    déchirure dans le tissu du temps,
    tu prends les sources contre toi,
    tu les fais courir sous ta peau, dans ta chair,
    comme autant de nouveaux vaisseaux.

    Tu creuses, creuses encore,
    tu retrouves les empreintes
    que le ciel a laissées dans tes os
    et sur les pierres familières
    où tu aimes t'asseoir,
    en fin d'après-midi, au bord du lac,
    lorsque les constellations de l'automne
    se confondent avec celles de vaguelettes
    qui viennent s'effacer lentement sur les bords.

    Tu t'ouvres au monde comme on s'ouvre à l'amour,
    tu ne te contentes pas des promesses futiles,
    des confidences inachevées,
    tu accompagnes le chant toujours vierge des merles
    et le balancement des sapins qui frôlent la lumière.
    Tu vis la déchirure où s'engouffre ta vie,
    tu pars à la rencontre des autres tremblements
    que les herbes mouvantes préparent
    dans l'ivresse de leur disparition,
    tu pars sans regrets,
    tu tires le fil qui fait vibrer le temps

    au-dessus de ton premier cri.

    Richard Rognet
     

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