Dimanche 12 Août 2018 - Elda > Villena  -  21 km
3ème étape



    "Je me perds dans les chemins où je ne croise que des ombres.
    Je ne suis qu’un drôle d’oiseau, c’était l’opinion de ma mère."

    Jean-Claude Pirotte




La ville de Elda avant que le jour ne se lève...


La Sierra au loin se découpe dans l'aube...


Le chemin étroit entre roseaux et tamaris...



El Castillo de Sax






El Ayuntamiento de Sax





J'y ai pris un excellent petit-déjeuner (A la sortie de Sax)


Longue piste qui mène à Villena...


La Gare de Villena (Alta Velocidad)


L'arrivée à Villena


La Iglesia de Santa Maria à Villena


Scènes peintes sur des murs au cœur de la ville...








El Castillo de Villena

                              
La Iglesia de Santiago

                              
Les Archanges Michel et Raphaël


Le clocher de l'église dans la nuit...
 

SAX

VILLENA


    Je quitte l'hôtel Santa Ana à 5h45. La sortie de la ville est bien balisée mais rapidement je quitte la carretera qui va à Sax
    pour prendre un sentier pierreux qui grimpe dans la colline... Après une bonne montée, il y a une descente assez raide
    qui emmène dans un vallon campagnard par des chemins de terre. Le balisage aujourd'hui du moins entre Elda et Sax est
    plus qu'insuffisant. A un certain moment, il y a une indication pour aller vers la droite par un sentier qui se faufile au milieu
    des roseaux mais cela débouche sur le Rio que j'ai suivi hier, et là il me paraît impossible de traverser sans avoir de l'eau
    au moins jusqu'aux cuisses. Cependant ce sentier semble continuer le long du Rio, mais la végétation est tellement resserrée
    que je ne pense pas pouvoir passer. Alors je fais demi-tour et je m'engage sur un autre chemin de terre qui semble correct,
    mais très vite ce chemin se rétrécit et finit par ne plus exister. Je me trouve alors au milieu d'une végétation de plus en plus
    resserrée entre des roseaux, des tamaris et autres arbustes...

    C'est au prix de gros efforts pour me sortir de ce piège que je finis tant bien que mal par déboucher sur un champ d'olivier
    et des vignes que je traverse pour trouver alors une petite route qui va enfin me mener à Sax. Par chance, après avoir cherché
    sur Maps la direction pour sortir de cette localité, je tombe sur la Taberna de la Cura où je vais prendre un petit-déjeuner
    bien mérité. Le serveur parle bien français, je fais le plein d'eau et de glaçons et je prends le chemin vers Villena en suivant
    une petite route goudronnée. Un peu plus loin je fais une pause pour reposer mes pieds qui ont souffert dans cette partie
    difficile que j'ai dû traverser avant d'arriver à Sax.

    Cette petite route goudronnée, une fois passé la Colonia de Santa Eulalia, va laisser place à un chemin de terre qui pendant
    un peu plus de 8 kilomètres jusqu'à Villena traverse un plateau désertique... C'est seulement à l'approche de Villena que la
    campagne devient plus verte avec des cultures de céréales, du maïs et des vignes. Il y a quelques passages ombragés mais
    la plupart du temps ce chemin est en plein soleil et à partir de 11h il cogne très fort. Heureusement j'ai pris assez d'eau
    et je peux boire suffisamment et me rafraîchir souvent.

    Une fois entré dans la ville, toujours grâce à Maps, je me dirige vers mon hébergement.
    Un peu avant d'y arriver, je fais une pause pour boire une cerveza.
    Je suis bien accueilli par mon hôtesse à la Pension la Casa de los Aromas. Je fais un bon lavage de mes affaires ainsi
    que des chaussures et après la douche je prends un long temps de repos...

    Plus tard, je sors reconnaître le chemin pour demain, je fais un tour au pied du Castillo d'origine arabe, puis je visite l'église
    Santiago et je termine dans un restaurant pour un bon dîner qui se termine comme chaque soir par un verre de Pacharan.
     

 

Hébergement à la Pensión La Casa de los Aromas
C. Arco, 1  -  Tél. 965 343 566 / 666 475 612
33 Euros - Grande chambre à 2 lits avec climatisation
SDB. + une pièce où ranger mes affaires et mettre le linge à sécher
4 coquilles




 Statue de Saint-Jacques dans la Iglesia de Santiago

 


    Voici venir l’arbre,
    c’est l’arbre de l’orage, l’arbre du peuple.
    Ses héros montent de la terre comme les feuilles par la sève,
    et le vent casse les feuillages de la multitude grondante,
    alors la semence du pain retombe dans le sillon. 

    Voici venir l’arbre,
    c’est l’arbre nourri par des cadavres nus,
    des morts fouettés et estropiés,
    des morts aux visages troublants,
    empalés au bout d’une lance,
    recroquevillés dans les flammes,
    décapités à coups de hache,
    écartelés par les chevaux ou crucifiés dans les églises. 

    Voici venir l’arbre,
    c’est l’arbre dont les racines sont vivantes,
    il a pris l’engrais du martyre, 
    ses racines ont bu du sang,
    au sol il a puisé des larmes qui par ses branches sont montées
    parsemant son architecture.
    Elles furent fleurs, quelquefois invisibles, fleurs enterrées,
    d’autres fois elles allumèrent leurs pétales, comme des planètes. 

    Et l’homme cueillit sur les branches les corolles aux parois durcies,
    il les tendit de main en main tels des magnolias, des grenades,
    et brusquement, ouvrant la terre,
    elles grandirent jusqu’au ciel. 

    C’est lui, l’arbre des hommes libres.
    L’arbre terre, l’arbre nuage.
    L’arbre pain, l’arbre sarbacane,
    l’arbre poing, l’arbre feu ardent.
    Inondé par l’eau tempétueuse de notre époque de ténèbres,
    son mât décrit dans le roulis les arènes de sa puissance. 

    D’autres fois la colère brise les branches qui tombent à nouveau
    et une cendre menaçante couvre sa vieille majesté :
    ainsi franchit-il d’autres temps et sortit-il de l’agonie,
    jusqu’au moment où une main secrète, des bras innombrables,
    le peuple, en garda les fragments et cacha des troncs immuables.
    Ses lèvres étaient alors les feuilles de l’immense arbre réparti,
    disséminé de tous côtés, qui marchait avec ses racines. 

    Voici venir l’arbre,
    c’est lui l’arbre du peuple, tous les peuples
    de la liberté, de la lutte. 

    Montre-toi dans sa chevelure :
    palpe ses rayons restitués, plonge la main dans les usines,
    là même où son fruit palpitant chaque jour répand sa lumière.
    Lève dans tes mains cette terre, unis toi à cette splendeur,
    emporte ton pain et ta pomme, ton cœur aussi et ton cheval
    et monte la garde aux frontières, aux confins de sa frondaison. 

    Défends le but de ses corolles,
    partage les nuits ennemies
    veillant au cycle de l’aurore,
    respire la cime étoilée,
    en protégeant l’arbre, cet arbre
    qui pousse au milieu de la terre.


    Pablo Neruda - Les Libérateurs (Chant Général)

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