Samedi 11 Août 2018 - Orito > Elda  - 22 km
2ème étape



    "Je me fie au chemin, j’épelle ici sans crainte 
    la montée, les détours. Un songe vrai s’étale."

    André Frénaud




Iglesia de Nuestra Señora de las Nieves à Monforte del Cid


Le soleil fait le funambule...


Une rencontre inattendue...


Novelda : La Iglesia


Novelda : L'Ayuntamiento...


...et son joli beffroi


La traversée du Rio Vinalopó


Sanctuaire de Santa Maria Magdalena - Novelda


Le long du Rio
Vinalopó...


Pour rafraîchir les pîeds...


Longue piste entre rochers, tamaris et roseaux...


2 pèlerins espagnols...


La Virgen en la
Iglesia de Santa Ana à Elda
 

ELDA


    La sortie de Orito est facile, car c'est bien balisé. J'arrive assez rapidement par une petite route à Monforte del Cid où je m'arrête
    dans un bar prendre un petit déjeuner puis je continue pour rejoindre Novelda qui se situe à seulement 4 kilomètres.
    Ces deux localités assez importantes sont presque contiguës.

    Je m'arrête là encore pour boire un coca, faire un peu de réserves d'eau et de glaçons. Tout le reste du parcours jusqu'à Elda
    se fait le long du Rio Vinalopó. C'est un Chemin agréable qui se faufile entre des herbes sèches et des rangées de tamaris
    qui procurent une bonne ombre jusqu'en fin de matinée. Le temps est moitié nuage, moitié soleil, les localités traversées sont
    assez populeuses et fortement spécialisées en certains produits comme le raisin de table, le travail de la pierre et du marbre,
    les chaussures et la maroquinerie. On passe au pied d'un beau château qui est au sommet d'un monticule
    le
    Castillo de la Mola d'origine almohade avec à côté le Sanctuaire de Santa Maria Magdalena de style moderne
    et tout cela situé sur la colline de la Mola.

    Je croise de nombreux cyclistes pour lesquels ce chemin est un bon parcours et permet un bon entraînement. Je fais une pause
    au bord du Rio pour tremper mes pieds dans l'eau fraîche et me reposer un moment. Je fais une nouvelle pause un peu avant
    d'arriver à Elda . Deux pèlerins passent qui vont à Petrer, à l'Albergue où je voulais aller, mais la personne que j'ai eu hier au
    téléphone m'a dit qu'il n'y avait que deux lits. Encore 2 ou 3 km avant d'arriver au centre de Elda. Je m'arrête pour boire une
    bière et manger quelques sardines. Finalement je rappelle l'hôtel Santa Ana, et comme il n'y a pas d'autre possibilité
    d'hébergement, je retiens une chambre pour 55 €. GRRRR...

    La chambre est petite mais il y a la climatisation... Je prends un bon temps de repos puis j'appelle Lucie, ma petite-fille,
    et un peu plus tard, Nicole ma compagne, m'appelle du Laos. Maintenant je vais sortir un peu en ville puis je vais dîner
    au bar qui est proche de l'hôtel.

 

Hébergement à l'Hôtel Santa Ana - C/Iglesia, 4
Tél. 965 391 391
Bel hôtel. La chambre est petite mais climatisée - C'est tranquille.
Le seul problème, c'est le prix : 55 €
2 coquilles


 


    Ton souvenir émerge de la nuit où je suis,
    Le fleuve noue sa lamentation obstinée à la mer.

    Abandonné comme les quais dans l'aube,
    C'est l'heure de partir, oh abandonné !

    Sur mon cœur pleuvent de froides corolles.
    Ô sentine de décombres, féroce grotte de naufragés !

    En toi s'accumulèrent les guerres et les envols.
    De toi déplièrent leurs ailes les oiseaux du chant.

    Tu as tout englouti, comme le lointain.
    Comme la mer, comme le temps. Tout en toi fut naufrage !

    C'était l'heure joyeuse de l'assaut et le baiser.
    L'heure de la stupeur ardente comme un phare.

    Anxiété de pilote, furie de plongeur aveugle,
    trouble ivresse d'amour, tout en toi fut naufrage !

    Dans l'enfance de brouillard mon âme ailée et blessée.
    Découvreur perdu, tout en toi fut naufrage.

    Tu enlaças la douleur, tu t'agrippas au désir,
    la tristesse te coucha, tout en toi fut naufrage !

    J'ai fait reculer la muraille d'ombre,
    j'ai marché au-delà du désir et de l'acte.

    Ô chair, ma chair, femme que j'ai aimée et perdue,
    c'est toi dans cette heure humide que j'évoque et fais chant.

    Comme un vase tu abritas l'infinie tendresse,
    et l'oubli infini te réduisit en miettes comme un vase.

    J'étais la noire, noire solitude des îles,
    et là, femme d'amour, m'accueillirent tes bras.

    J'étais la soif et la faim, et toi tu fus le fruit.
    J'étais le deuil et les ruines, et toi tu fus le miracle.

    Ah femme, je ne sais comment tu pus me contenir
    dans la terre de ton âme, et dans la croix de tes bras !

    Mon désir de toi fut le plus terrible et court,
    le plus désordonné et soûl, le plus tendu et avide.

    Cimetière de baisers, il y a encore du feu dans tes tombes,
    les grappes resplendissent encore picorées d'oiseaux.

    Oh la bouche mordue, oh les membres baisés,
    oh les dents affamées, oh les corps tressés.

    Oh l'accouplement fou d'espoir et d'effort
    en lequel nous nous sommes noués et désespérés.

    Et la tendresse, légère comme l'eau et la farine.
    Et le mot à peine commencé sur les lèvres.

    Cela fut mon destin et en lui voyagea mon désir ardent.
    et en lui chuta mon désir ardent, tout en toi fut naufrage !

    Ô sentine de décombres, en toi tout chutait,
    quelle douleur n'exprimas-tu pas, quelles vagues ne te noyèrent pas !

    De cahot en cahot tu continuas à flamboyer et à chanter.
    Debout comme un marin à la proue d'un bateau.

    Encore tu fleuris en chants, encore tu t'épanchas en courants.
    Ô sentine de décombres, puits ouvert et amer.

    Pâle plongeur aveugle, infortuné frondeur,
    découvreur perdu, tout en toi fut naufrage !

    C'est l'heure de partir, l'heure dure et froide
    que la nuit fixe aux petites aiguilles des montres.

    La ceinture bruyante de la mer enserre la côte.
    Surgissent de froides étoiles, émigrent de noirs oiseaux.

    Abandonné comme les quais dans l'aube.
    Seule l'ombre tremblante se contorsionne dans mes mains.

    Ah au-delà de tout. Ah au-delà de tout.
    C'est l'heure de partir. Oh abandonné !

    Pablo Neruda - La chanson désespérée

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