Dimanche 20 Septembre 2009 :  Caspe > Escatron   31 km



Abeille blanche, ivre de miel, toi qui bourdonnes dans mon âme,
tu te tords en lentes spirales de fumée.
Je suis le désespéré, la parole sans écho,
celui qui a tout eu, et qui a tout perdu.
Dernière amarre, en toi craque mon anxiété dernière.
En mon désert tu es la rose ultime.

Ah ! silencieuse !

Ferme tes yeux profonds. La nuit y prend son vol.
Ah! dénude ton corps de craintive statue.
Tu as des yeux profonds où la nuit bat des ailes.
Et de frais bras de fleur et un giron de rose.
Et tes seins sont pareils à des escargots blancs.
Un papillon de nuit dort posé sur ton ventre.

Ah! silencieuse !

Voici la solitude et tu en es absente.
Il pleut. Le vent de mer chasse d'errantes mouettes.
L'eau marche les pieds nus par les routes mouillées.
Et la feuille de l'arbre geint, comme un malade.
Abeille blanche, absente, en moi ton bourdon dure.
Tu revis dans le temps, mince et silencieuse.

Ah ! silencieuse !
 


Vingt poèmes d'Amour - Pablo Neruda


Abeja blanca zumbas --ebria de miel-- en mi alma
y te tuerces en lentas espirales de humo. 
Soy el desesperado, la palabra sin ecos, 
el que lo perdió todo, y el que todo lo tuvo.
Ultima amarra, cruje en ti mi ansiedad última. 
En mi tierra desierta eres la última rosa. 

Ah silenciosa ! 

Cierra tus ojos profundos. Allí aletea la noche. 
Ah desnuda tu cuerpo de estatua temerosa. 
Tienes ojos profundos donde la noche alea. 
Frescos brazos de flor y regazo de rosa. 
Se parecen tus senos a los caracoles blancos. 
Ha venido a dormirse en tu vientre una mariposa de sombra. 

Ah silenciosa ! 

He aquí la soledad de donde estás ausente. 
Llueve. El viento del mar caza errantes gaviotas. 
El agua anda descalza por las calles mojadas. 
De aquel árbol se quejan, como enfermos, las hojas. 
Abeja blanca, ausente, aún zumbas en mi alma. 
Revives en el tiempo, delgada y silenciosa. 

Ah silenciosa !

 





      
Le jour se lève, il fait  frais et le ciel est bien dégagé
Encore une belle journée qui s'annonce...




Il y a un peu plus de huit kilomètres pour arriver à Chiprana "La Novia del Rio"
où je retrouve les bords de l'Ebre qui s'élargit à cet endroit pour devenir "L'embalse de Maquinenza".




Le Chemin est bien balisé.



Un pèlerin solitaire...



Les paysages sont grandioses. Malgré une apparence de campagne désertique,
je vais côtoyer de nombreux champs d'oliviers et d'amandiers, ainsi que des vergers de cerisiers et de pêchers.
Je vais même longer un verger d'une centaine de figuiers où il reste suffisament de bonnes figues 
pour que je puisse compléter agréablement mon petit déjeuner...




Puis le Chemin traverse des zones plus désertiques avec des immensités de champs de céréales
qui ont été fauchées au début de l'été. Il y a de longues pistes rectilignes où les kilomètres
paraissent encore plus longs...




Les derniers kilomètres sont un peu éprouvants car il y a un fort vent de face
et l'étape était quand même assez longue !
J'arrive à
Escatron vers 16h et je traverse tout le village pour trouver la Pension où je vais dormir.



L'église Nuestra Señora de la Asuncion du 16ème siècle,
située sur la place principale d 'Escatron.




Le soir, je descends au bord du Rio Ebro où se trouve un Hôtel Restaurant  "El Embarcadero"
Il y a des chambres et je regrette un peu de ne pas avoir choisi ce lieu pour la nuit,
car il est agréablement situé au bord de l'Ebre.
Il est 19h, je demande à tout hasard si je peux dîner, et bonne surprise
la réponse positive à laquelle je ne m'attendais pas va me permettre de
faire un bon dîner à une heure plus appropriée au rythme du pèlerin !

 


Je vais à la Pension Mayor où j'ai une petite chambre
avec TV et salle de bains pour 23 euros.

  2 Coquilles
 

 


Ton jouet quotidien c'est la clarté du monde.
Visiteuse subtile, venue sur l'eau et sur la fleur.
Tu passas la blancheur de ce petit visage que je serre
entre mes mains, comme une grappe, chaque jour.

Et depuis mon amour tu es sans ressemblance.
Laisse-moi t'allonger sur des guirlandes jaunes.
Qui a écrit ton nom en lettres de fumée au coeur des étoiles du sud ?
Ah! laisse-moi te rappeler celle que tu étais alors,
quand tu n'existais pas encore.

Mais un vent soudain hurle et frappe à ma fenêtre.
Le ciel est un filet rempli d'obscurs poissons.
Ici viennent frapper tous les vents, ici, tous.
La pluie se déshabille.

Les oiseaux passent en fuyant.
Le vent. Le vent.
Je ne peux que lutter contre la force humaine.
Et la tempête a fait un tas des feuilles sombres
et détaché toutes les barques qu'hier soir amarra dans le ciel.

Mais toi tu es ici. Mais toi tu ne fuis pas.
Toi tu me répondras jusqu'à l'ultime cri.
Blottis-toi près de moi comme si tu craignais.
Mais parfois dans tes yeux passait une ombre étrange.

Maintenant, maintenant aussi, mon petit, tu m'apportes des chèvrefeuilles,
ils parfument jusqu'à tes seins.
Quand le vent triste court en tuant des papillons
moi je t'aime et ma joie mord ta bouche de prune.

Qu'il t'en aura coûté de t'habituer à moi,
à mon âme seule et sauvage, à mon nom qui les fait tous fuir.
Tant de fois, nous baisant les yeux, nous avons vu brûler l'étoile
et se détordre sur nos têtes les éventails tournants des crépuscules.

Mes mots pleuvaient sur toi ainsi que des caresses.
Depuis longtemps j'aimai ton corps de nacre et de soleil.
L'univers est à toi, voilà ce que je crois.
Je t'apporterai des montagnes la joie en fleur des
copihués
avec des noisettes noires, des paniers de baisers sylvestres.

Je veux faire de toi
ce que fait le printemps avec les cerisiers.

Vingt poèmes d'Amour - Pablo Neruda


Juegas todos los días con la luz del universo. 
Sutil visitadora, llegas en la flor y en el agua. 
Eres más que esta blanca cabecita que aprieto 
como un racimo entre mis manos cada día. 

A nadie te pareces desde que yo te amo. 
Déjame tenderte entre guirnaldas amarillas. 
Quién escribe tu nombre con letras de humo entre las estrellas del sur? 
Ah déjame recordarte cómo eras entonces, cuando aún no existías.

De pronto el viento aúlla y golpea mi ventana cerrada.
El cielo es una red cuajada de peces sombríos. 
Aquí vienen a dar todos los vientos, todos. 
Se desviste la lluvia. 

Pasan huyendo los pájaros. 
El viento. El viento. 
Yo sólo puedo luchar contra la fuerza de los hombres. 
El temporal arremolina hojas oscuras 
y suelta todas las barcas que anoche amarraron al cielo. 

Tú estás aquí. Ah tú no huyes. 
Tú me responderás hasta el último grito. 
Ovíllate a mi lado como si tuvieras miedo. 
Sin embargo alguna vez corrió una sombra extraña por tus ojos. 

Ahora, ahora también, pequeña, me traes madreselvas,
y tienes hasta los senos perfumados. 
Mientras el viento triste galopa matando mariposas 
yo te amo, y mi alegría muerde tu boca de ciruela.

Cuanto te habrá dolido acostumbrarte a mí, 
a mi alma sola y salvaje, a mi nombre que todos ahuyentan. 
Hemos visto arder tantas veces el lucero besándonos los ojos 
y sobre nuestras cabezas destorcerse los crepúsculos en abanicos girantes. 

Mis palabras llovieron sobre ti acariciándote.
Amé desde hace tiempo tu cuerpo de nácar soleado. 
Hasta te creo dueña del universo. 
Te traeré de las montañas flores alegres, copihues, 
avellanas oscuras, y cestas silvestres de besos.

Quiero hacer contigo 
lo que la primavera hace con los cerezos.

 

 


 

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