Extrait du Guide Touristique de Catalogne édité par le Gouvernement de Catalogne : "Le Chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle d'El Port de la Selva - Sant Pere de Rodes et de la Jonquera à Montserrat"
Vilajuïga
On dit que le village de Vilajuïga aurait été fondé par des juifs et qu’il
était peuplé d’habitants issus des quartiers juifs (ou calls) de Castelló
d’Empúries ou de Peralada. Le village, qui appartenait à l’abbaye Sant Pere
de Rodes, est protégé par les derniers contreforts du massif des Albères,
qui tranchent avec les vignes et les oliviers à l’alignement parfait. On est
aussi sur une terre de dolmens. Les plus monumentaux furent érigés le long
de la route menant à l’abbaye. Ils sont, pour la plupart, datés du IVe au IIe
millénaire avant J.-C. On a trouvé plusieurs pétroglyphes — croix et autres
symboles religieux — sur cette vieille route.
Vilajuïga est connu, entre autres, pour la qualité de son eau minérale,
d’ailleurs commercialisée. On y cultive aussi la vigne ; certaines caves
vendent un vin de qualité à bon prix.
Au centre du village, très fréquenté par les randonneurs, l’église Sant
Feliu de Vilajuïga a conservé une grande partie de la construction romane
d’origine et plusieurs éléments de l’ancienne synagogue. Érigée au
XVIIIe siècle, elle est enserrée entre les maisons. Son flanc est surmonté
d’un clocher-mur.
À deux kilomètres du village, perchées au sommet d’une colline et
visibles depuis le bourg, les ruines du château de Quermançó dominent
la route allant de Figueres à Llançà. D’un point de vue défensif,
l’emplacement est exceptionnel.
De ce château, bâti au XIe siècle et acteur majeur de l’histoire de la région,
ne subsistent que les vestiges de deux enceintes fortifiées particulièrement
hautes et une grande partie de la structure d’une tour quadrangulaire de
quelque six mètres de haut. Salvador Dalí, qui a toujours éprouvé une
certaine attirance pour ce château, lui a consacré plusieurs toiles. Il voulait
d’ailleurs y faire installer un orgue démesuré censé s’activer lorsque
soufflerait la tramontane.
D’après la légende, la comtesse de Quermançó aurait perdu sa fortune pour
avoir voulu manger, chaque jour, son met favori : de la moelle. Ruinée, elle
aurait fait du porte-à-porte pour quémander de quoi se sustenter jusqu’à
ce qu’un jour, alors qu’on lui donnait du pain aux noix, elle s’exclame :
« Pour avoir ignoré un jour que le pain aux noix était meilleur, j’ai perdu la
seigneurie du château de Quermançó. »
Pau
Situé sur le versant sud du massif de Rodes, entouré de vastes champs d’oliviers
et de vignobles, Pau est un petit village alternant lotissements récents et
vieilles maisons de campagne de type méditerranéen.
On s’arrêtera devant la Creu Blanca, dernier vestige d’une ancienne croix
qui marquait la frontière avec les terres de Sant Pere de Rodes. Plusieurs
documents d’époque de l’abbaye attestent qu’elle possédait des biens à Pau et
dans d’autres communes à l’entour (Palau-Saverdera, Les Torroelles, Vilaüt et
Penardell). Une épître du pape Jean XV de 990 mentionne toutes les propriétés
de Sant Pere de Rodes et, notamment, à Pau, la Villa Pavo. En plein coeur du
village se dresse l’église Sant Martí, avec son chevet singulier orné d’une porte
romane dont les chapiteaux sont finement sculptés.
Santa Helena de Rodes
Non loin de Sant Pere de Rodes, on peut visiter les ruines du village de Santa
Creu de Rodes. Le bâtiment le plus important reste l’église Santa Helena
de Rodes. Quoique bien conservée, elle fait actuellement l’objet d’une
restauration soignée.
L’église préromane Santa Helena n’avait, à l’origine, qu’une seule nef. À celle-ci
sont venues se greffer deux nefs supplémentaires au cours du Xe siècle, ainsi
que trois absides de plan trapézoïdal. Le clocher élevé au-dessus de la nef
centrale est percé de trois fenêtres en forme de fer à cheval. À l’intérieur,
l’abside méridionale a partiellement conservé sa forme d’origine, avec de
petits arcs en forme de fer à cheval supportés par de petites colonnes qui
sont autant de témoins exceptionnels des décorations que l’on réalisait au
IXe siècle. L’église est restée un lieu de culte fréquenté jusqu’au XVe siècle. Le
dépeuplement progressif de la région suite à la conquête de l’île de Majorque
et au transfert de quelques-uns de ses habitants, voire en raison de la piraterie
et de la peste, a conditionné la vie de l’église, qui a finalement été abandonnée
en 1880. Son emplacement idéal offre une vue imprenable sur la montagne de
Rodes et la côte qui s’étend d’El Port de la Selva
à Llançà. À deux pas de l’église Santa Helena, on
peut voir les vestiges de constructions marquées par le passage du temps et ce
qui devait être le point d’accès au village de Santa Creu de Rodes, qui, avec
La Selva de Mar, Sant Baldiri et La Vall de Santa Creu, formait un seul district
jusqu’au milieu du XVIe siècle.
Sant Pere de Rodes
Une légende raconte qu’en 610, face à la chute imminente de
Rome aux mains des Perses, le pape Boniface décida de protéger les reliques
les plus précieuses du Saint-Siège, et notamment la tête et le bras droit de
Saint-Pierre ainsi qu’une bouteille contenant du sang du Christ. Trois prêtres
abandonnèrent Rome précipitamment pour embarquer avec les reliques. Après
plusieurs jours de mer, ils arrivèrent sur la côte du cap de Creus,
l’extrémité orientale de la péninsule Ibérique, le "finis terrae" méditerranéen.
Ils débarquèrent et gravirent la falaise de la montagne de Verdera. Là, ils
cachèrent les reliques dans une grotte. Au bout d’un certain temps, une fois passé
le danger que représentaient les envahisseurs, ils revinrent en ce lieu
pour les récupérer mais ne les retrouvèrent pas ; la végétation avait repris
ses droits sur la grotte. Déçus, les trois religieux décidèrent de rester sur place et
d’ériger une abbaye en l’honneur des reliques : c’est ainsi que fut construite
l’abbaye Sant Pere de Rodes, au sommet d’une montagne et face à la mer, dans un
site qui est peut-être le plus spectaculaire de toute la Catalogne.
Une autre légende dit que l’abbaye fut construite sur un
temple païen dédié à la Vénus pyrénéenne Aphrodite Pyrène qui est cité par les
géographes de l’Antiquité. Mais au-delà des légendes, la véritable
certitude reste que les origines de Sant Pere de Rodes remontent à la nuit des
temps. Il y eut probablement d’abord un ermitage sur son emplacement. Ce que
l’on sait grâce aux documents de l’époque, c’est que le site
accueillait déjà un petit monastère à la fin du VIIIe siècle, même si ce n’est qu’à
partir du Xe siècle que le comte d’Empúries et un noble nommé Tassius firent
ériger l’abbaye bénédictine. L’abbaye Sant Pere de Rodes est, depuis sa
création, étroitement liée à la maison comtale d’Empúries, pour laquelle il était
très important de disposer d’un centre spirituel dans le comté. N’ayant pas de diocèse propre, le fait d’avoir une abbaye était une façon de réaffirmer son autonomie et
son pouvoir. L’église, très grande, a été construite selon un plan
basilical. Elle se développe en trois nefs et trois absides. Sa construction a débuté
pendant la première moitié du Xe siècle et s’est achevée au cours de l’an 1000.
Son architecture est très singulière. Elle résulte de la fusion entre les techniques
de construction romaines tardives et le style carolingien. La nef centrale
est impressionnante : la voûte en berceau culmine à 16 mètres de haut,
l’équivalent d’un immeuble de cinq étages. On imagine le visage stupéfait des voyageurs
du Moyen-Âge lorsqu’ils pénétraient dans cette immense église. À
l’époque, les monastères étaient des centres spirituels fermés aux laïques, mais il
est arrivé qu’on rompe l’isolement de celui-ci pour permettre aux pèlerins de
venir se recueillir sur les précieuses reliques.
La crypte située sous l’autel permettait de conserver les
trésors du monastère, les reliques, et notamment un fragment du Lignum crucis (le
bois de la Croix). C’est ce fragment qui a poussé le pape Urbain II à concéder
à l’abbaye le droit de célébrer des jubilés pour les pèlerins arrivant
jusque là, de telle sorte que Sant Pere de Rodes devint, avec Saint-Jacques-de-Compostelle, le lieu de pèlerinage le plus important de la péninsule Ibérique.
Le presbytère est longé par un déambulatoire (ou carole) contournant
le maître-autel, que les pèlerins empruntaient pour rendre
hommage aux reliques. Comme l’église était construite à flanc de
montagne, les bâtisseurs décidèrent de creuser une crypte pour compenser le dénivelé.
On y gardait les reliques qui donnaient sa renommée à l’abbaye. Les jubilés attiraient de nombreux pèlerins en quête d’indulgences, constituant
ainsi une source de revenus conséquente pour l’abbaye. Au XIIe siècle, sa
prospérité financière permit aux moines d’entreprendre une grande rénovation des
bâtiments. Le nouveau cloître et les deux tours — celle du clocher et la
tour défensive — sont les ouvrages les plus marquants de ces travaux d’expansion.
Le clocher, carré, s’élève sur trois étages, le dernier
étant décoré d’arcatures de type lombard, comme la majeure partie des clochers
catalans du XIIe siècle. Le cloître actuel a été remanié sur le modèle de l’ancien,
dont il ne reste que peu d’éléments : quelques colonnes et quatre chapiteaux,
l’un d’entre eux représentant un groupe de moines. Les travaux de
restauration de ce cloître ont permis de mettre au jour, dans son soubassement, le
cloître primitif construit plusieurs siècles auparavant. Il était très
simple, articulé autour de quatre galeries en arcades ceinturant un petit patio. On y a
retrouvé des traces de peintures murales de la fin du Xe siècle. L’autre grande
rénovation s’est concentrée sur la construction d’un grand portail,
malheureusement disparu. Il n’en reste qu’un relief à l’effigie de Saint-Pierre.
De nombreuses oeuvres furent produites dans l’abbaye, à
l’instar de la Bible de Rodes, datée du XIe siècle. Elles sont désormais
disséminées dans divers musées du monde. Aujourd’hui, le visiteur peut se faire une
idée assez claire de l’abbaye et de son influence d’alors grâce au film
projeté dans l’une des anciennes dépendances. Sant Pere de Rodes est,
indéniablement, un lieu méritant plus qu’un détour.
El Port de la Selva
El Port de la Selva est une petite ville de vieilles maisons de pêcheurs aux rues escarpées qui, bien que devenue une importante destination touristique, a su conserver un certain charme. Ses rues bordées de maisons blanches tournées vers la Méditerranée présentent une structure typique des villages de pêcheurs, avec quelques rues parallèles à la côte reliées entre elles par des ruelles étroites. L’une de ces rues mène à la resplendissante église Santa Maria de les Neus. On y vénère une sculpture gothique de saint Pierre (XVe siècle) provenant de Sant Pere de Rodes. Bien que la ville soit relativement récente (XVIIe siècle), les premières mentions de son port remontent au Moyen-Âge. Le tourisme résidentiel, bien enraciné depuis le début du XXe siècle, s’est substitué à l’activité traditionnelle de pêche à la lumière. On a compté l’écrivain Josep Maria de Sagarra et le poète J. V. Foix, qui séjournait de longues périodes durant dans sa maison du Carrer de l’Unió, parmi les illustres estivants de cette agréable station balnéaire.
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Au départ de notre dernière étape qui s'annonce grandiose...
Pour commencer, on assiste aux vendanges mécaniques et à la cueillette de figues de barabarie
Le dernier panneau qui nous indique Sant Pere de Rodes à 5,3 km
Après les villages de Vilajuïga et Pau le chemin grimpe assez raide (Dénivelé de 600 m) offrant une belle vue sur la vallée
...de beaux panoramas...
...et une fois arrivé presque au sommet au niveau de la croix...
...on jouit d'une superbe vue sur la côte !
L'église Santa Helena de Rodes
Notre destination finale : El Port de la Selva
Une autre vue de Santa Helena
On arrive au Monastère de Sant Pere de Rodes Ci-dessous petite visite...
Descente par la Vall de la Santa Creu pour arriver à ...
...El Port de la Selva
Notre hôtel...
...situé en bord de mer avec cette belle vue sur le village
Notre dernière journée se doit d'être fêtée comme il se doit !
Nous voilà presque arrivés au terme de notre chemin ! Cette dernière étape s'annonce grandiose avec une belle montée à travers la Sierra de Rodes. Nous quittons le Gîte Rural un peu après 7h. C'est, pour commencer, un itinéraire campagnard qui nous fait traverser Vilajuïga et assister un peu après à la vendange faite par une machine. C'est impressionnant ! Les grains sont arrachés des ceps et versés juste après dans la benne d'un camion. Après le passage de cette machine il ne reste plus aucun grain sur les grappes ! On arrive à Pau où le chemin nous est indiqué par une dame du village...On hésite un peu car ce n'est pas le chemin que nous indiquent les panneaux habituels ! Bon, on a déjà commencé à grimper et on poursuit par ce même itinéraire ...On ne saura jamais s'il aurait été préférable de prendre l'autre chemin ! On grimpe alors pendant 1h30 sous un chaud soleil avec cependant le bonheur d'avoir sous les yeux le magnifique panorama de la côte qui s'étend de Roses à Llança en passant par Cadaqués et El Port de la Selva.
On fait une pause au pied de la Croix Blanche, on passe à l'aire de pique-nique du Mas Ventos, et après un arrêt pour admirer l'église Santa-Helena, on arrive au monastère de Sant Pere de Rodes. On retrouve Jacques qui est monté depuis El Port de la Selva et qui ayant fini la visite s'apprête à redescendre alors que nous prenons les billets pour entrer dans ce site très touristique. Nous prenons un bon moment pour la visite de ce monastère riche de son passé et de son architecture dont l'origine est de style roman, avec des chapiteaux d'influence corinthienne et un clocher carré du 12ème siècle d'influence lombarde.
Ensuite on decend par un sentier très raide et caillouteux pendant une bonne heure à travers la Vall de la Santa Creu jusqu'à la Tour-Eglise de Saint-Sébastien puis la Selva de Mar petit village juste avant d'arriver à El Port de la Selva. On va directement à l'Hostal l'Arola où on a deux chambres avec terrasse et belle vue sur la mer et le village. On se déchausse, on met le maillot et hop direct à la mer où on apprécie d'autant plus ce bain après toutes ces journées de marche sous la chaleur !
Le soir, on se met d'accord sur le choix d'un restaurant et heureux de se retouver tous les quatre, on fête la fin de notre Chemin Catalan autour d'un bon dîner accompagné d'un bon vin de pays !
Voilà ! La fin du Camino ! On va prendre deux jours de tourisme et de baignades en faisant escale à Port-Bou et Banyuls avant de prendre le train direction Toulon.
Et à l'année prochaine pour un prochain chemin !..
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Hébergement à l'Hostal l'Arola Chambres d'hôtel avec terrasse au bord de la mer 3 coquilles
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Vieillir en beauté, c'est vieillir avec son cœur;
Sans remord, sans regret, sans regarder l'heure;
Aller de l'avant, arrêter d'avoir peur;
Car, à chaque âge, se rattache un bonheur.
Vieillir en beauté, c'est vieillir avec son corps;
Le garder sain en dedans, beau en dehors.
Ne jamais abdiquer devant un effort.
L'âge n'a rien à voir avec la mort.
Vieillir en beauté, c'est donner un coup de pouce
À ceux qui se sentent perdus dans la brousse,
Qui ne croient plus que la vie peut être douce
Et qu'il y a toujours quelqu'un à la rescousse.
Vieillir en beauté, c'est vieillir positivement.
Ne pas pleurer sur ses souvenirs d'antan.
Être fier d'avoir les cheveux blancs,
Car, pour être heureux, on a encore le temps.
Vieillir en beauté, c'est vieillir avec amour,
Savoir donner sans rien attendre en retour;
Car, où que l'on soit, à l'aube du jour,
Il y a quelqu'un à qui dire bonjour.
Vieillir en beauté, c'est vieillir avec espoir;
Être content de soi en se couchant le soir.
Et lorsque viendra le point de non-recevoir,
Se dire qu'au fond, ce n'est qu'un au revoir.
Ghyslaine
Delisle
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