Mercredi 3 Septembre 2014 : Medinya > Bascara (18 km)


 



    Extrait du Guide Touristique de Catalogne édité par le Gouvernement de Catalogne :

    "Le Chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle
    d'El Port de la Selva - Sant Pere de Rodes et de la Jonquera à Montserrat"



    Cervià de Ter
    (Située sur un autre itinéraire que celui que nous avons emprunté)

    Cervià de Ter était un vieux château, attesté dès 922, propriété des comtes de Gérone. De la forteresse d’antan,
    il ne reste presque rien si ce n’est quelques pans de murailles au sommet d’une colline. Le village s’est développé
    au pied du château. L’église paroissiale Sant Genís est contemporaine de ces fortifications et n’a conservé de cette
    époque qu’un frontispice roman. En effet, comme on peut le lire sur le linteau de l’entrée, elle a été reconstruite au
    XVIIIe siècle.

    Les vestiges du Moyen-Âge restent bien présents dans le centre historique. Les remparts entourant le bourg sont
    d’ailleurs un point d’observation idéal pour repérer certains de ces vestiges dans le Carrer de Girona, le Carrer de la
    Muralla et le Carrer del Torrent Anglí. Les éléments les plus remarquables des remparts sont la Torre de les Hores — cylindrique, elle fait 10 m de haut et est couronnée d’une horloge — et l’Arc del Portal, qui, très bien conservé, est la
    porte du bourg côté est. L’Arc del Portal marque le début du Carrer de l’Hospital, l’un des principaux axes du centre
    historique, flanqué de vieilles bâtisses aux porches et fenêtres visiblement très anciens. C’est l’ancien hospice du bourg,
    identifiable grâce au superbe linteau de sa porte principale orné de trois sculptures anthropomorphes, qui donne son
    nom à cette rue.

    Le monument le plus emblématique de la ville est le prieuré Santa Maria de Cervià. Fondé en 1053, il a appartenu
    au monastère italien San Michele della Chiusa du milieu du XIe siècle au début du XVIe siècle puis a commencé
    à décliner. Après être passé de main en main, sous la tutelle de divers monastères, il est devenu, en 1835, une
    propriété privée. En 1988, il a été restauré et transformé en maison de la culture. L’église et une partie du cloître,
    dont deux galeries sont d’origine — les deux autres ayant été ajoutées au XVIIIe siècle —, sont considérées comme
    des ouvrages romans. La forme des chapiteaux et l’absence d’ornements sculptés font du cloître de Santa Maria de
    Cervià un exemple éminemment singulier du style roman catalan. L’église est sise au nord de l’enceinte monastique.
    De plan basilical, elle comporte trois nefs. La nef centrale, plus haute que les nefs latérales, est couverte d’une voûte
    en berceau, tout comme la nef latérale nord. La nef sud, quant à elle, supporte une voûte d’arêtes.



    Olives

    Autre lieu enchanteur, Olives est un village-rue. On y a érigé, au XIIe siècle, le prieuré Santa Maria de les Olives,
    affilié à Vilabertran. Profondément remanié au cours du XVIIIe siècle, il abrite une sculpture de la Vierge exemplaire
    des albâtres du XIVe siècle.


    Sant Esteve de Guialbes

    Ce charmant petit village faisait partie du comté de Gérone. On peut y visiter l’église paroissiale Sant Esteve,
    dont le clocher carré terminé en pointe est typique de la région. Dans les rues qui entourent l’église, la pierre,
    très présente, confère au lieu son caractère rural très marqué.


    Terradelles

    Au IXe siècle, ce village était un hameau dépendant de Bàscara. Il doit son nom au terrain en terrasses sur lequel
    il a été construit. L’église paroissiale, dédiée à saint Martin de Tours, est de style gothique ; elle a été très modifiée
    au XVIIIe siècle. Elle abrite de beaux fonts baptismaux gothiques.


    Vilademuls

    La commune de Vilademuls, la plus étendue du Pla de l’Estany, se compose de douze villages répartis entre plaine
    et montagne. Malheureusement, la construction d’infrastructures, comme le train à grande vitesse, est en train de
    détruire une partie de ces terres au nom d’une modernité peu compatible avec la tradition rurale. Il semble qu’à
    l’origine, la commune était un village romain spécialisé dans l’élevage mulassier. Le château, construit au XIe siècle,
    dépendait du comté de Besalú. Il n’en reste aujourd’hui presque aucune trace, à l’exception d’un bout de muraille
    et de la porte d’entrée. L’église paroissiale, dédiée à saint Jean, se dresse sur les fondations de l’ancienne église du
    château. Ce sont les restes de l’ancienne forteresse qui ont permis sa reconstruction en 1560. Le musée rural situé au
    rez-de-chaussée du presbytère expose une série d’outils et autres ustensiles servant au travail de la terre.



    Bàscara

    Bàscara est un petit chef-lieu dont le marché est très couru : chaque semaine, les habitants de tous les villages
    à l’entour s’y donnent rendez-vous. La ville doit sa renommée à sa crèche vivante, incarnée par les habitants
    de la région depuis 1972. Cette activité est d’ailleurs l’une des fiertés de la ville. L’accès à Bàscara par la N-II
    ne rend pas justice à la beauté du village : les ruelles étroites bordées de maisons de pierre partant de la Plaça Major
    sont parallèles au Carrer de Parets, qui fait naturellement office de frontière entre la vieille ville et les quartiers
    modernes en expansion. Les remparts encerclant le bourg — bâtis aux XIIIe et XIVe siècles, puis remaniés —
    sont assez bien conservés. D’ailleurs, le fait qu’ils soient toujours restés sur pied au fil des siècles malgré les assauts
    répétés des armées françaises (notamment) relève presque du miracle. Les troupes françaises ne pouvaient en effet
    traverser aisément le Fluvià que par Bàscara, et conquérir le château de cette localité leur était donc indispensable
    pour poursuivre plus au sud. En 1814, lorsque les armées napoléoniennes se retirèrent de Catalogne, elles prirent soin,
    comme à leur habitude, de faire sauter le château avant de l’abandonner.

    La vieille ville de Bàscara commence après la porte menant à l’imposante Plaça Major, qui a été très bien réaménagée
    et est entourée de maisons seigneuriales, dont Cal Ferrer et la Casa Notari (actuelle Casa de la Vila, ou hôtel de ville).
    D’ici, le vacarme des voitures et des poids lourds n’est plus qu’un souffle, et l’on peut admirer, bercés par le murmure
    du Fluvià, les vieilles bâtisses à portails à claveaux. On s’attardera volontiers dans la Casa de la Vila et son petit
    musée : divers outils agricoles et un moulin y côtoient un projecteur de cinéma et d’autres ustensiles singuliers.
    L’église paroissiale Sant Iscle i Santa Victòria se dresse dans la partie haute de la ville et offre un point de vue
    remarquable sur le fleuve. Cette église à nef unique a gardé quelques traces de son passé roman (XIIe et XIIIe siècles)
    et elle arbore un beau clocher carré. Le château de Bàscara, non loin de là, se résume aujourd’hui à un pan de muraille
    et à une tour circulaire, qui a jadis fait office de prison.





Le lever de soleil au départ de notre étape








L'ermitage Sant Mer


Le village de Olives





   




On traverse ce beau village de Vilademuls




 

  




Et voilà, on arrive !



   

Petite visite de cette jolie bourgade : Bascara








Ces pieds qui ont souffert et qui vont de mieux en mieux !...


    Je quitte avec Marc et Paule l'hôtel à 6h45. Il fait à peine jour. Jacques toujours handicapé par son
    genou prendra le bus pour aller à Bascara. Le chemin qui serpente à travers petites routes et pistes
    avec de légers dénivelés est agréable. Il y a un joli lever de soleil sur la campagne. Aujourd'hui,
    l'étape est longue de 18 km. Alors on prend notre temps en alternant marche, pauses, photos et
    j'en profite pour me remémorer les poèmes appris sur ce chemin ainsi que sur le chemin des
    Bonshommes. C'est un itinéraire assez bucolique, loin des routes avec seulement le passage du TGV
    de temps à autre. La matinée passe vite et ces 18 km sont avalés sans qu'on s'en rende compte.
    On arrive à Bascara vers midi et l'on retrouve Jacques à l'Hôtel Fluvia pour le déjeuner.
    Après la sieste, on fait une balade dans le village qui a du caratère avec des maisons anciennes,
    les vestiges des remparts et du château ainsi que l'église avec son beau clocher carré.
    Nous dînons à notre hôtel et nous avons un échange intéressant avec la patronne qui est dans cet
    établissement depuis 36 ans ! Elle nous fait part de son sentiment concernant l'Indépendance de la
    Catalogne qui est souvent sujet à polémique au sein même des familles...

 

Hébergement à l'Hôtel - Pension de famille Fluvia - Ctra. Girona, 27 - Bascara
3 coquilles

 


    L’arbre


    Il y avait autrefois de l'affection, de tendres sentiments, 
    C'est devenu du bois.
    Il y avait une grande politesse de paroles,
    C'est du bois maintenant, des ramilles, du feuillage. 
    Il y avait de jolis habits autour d'un coeur d'amoureuse 
    Ou d'amoureux, oui, quel était le sexe ?
    C'est devenu du bois sans intentions apparentes
    Et si l'on coupe une branche et qu'on regarde la fibre 
    Elle reste muette
    Du moins pour les oreilles humaines,
    Pas un seul mot n'en sort mais un silence sans nuances 
    Vient des fibrilles de toute sorte où passe une petite fourmi

    Comme il se contorsionne l'arbre, comme il va dans tous les sens,
    Tout en restant immobile !
    Et par là-dessus le vent essaie de le mettre en route, 
    II voudrait en faire une espèce d'oiseau bien plus grand que nature
    Parmi les autres oiseaux
    Mais lui ne fait pas attention,
    II faut savoir être un arbre durant les quatre saisons, 
    Et regarder, pour mieux se taire,
    Ecouter les paroles des hommes et ne jamais répondre, 
    Il faut savoir être tout entier dans une feuille
    Et la voir qui s'envole.

    In, "Les amis inconnus"
    Jules Supervielle

     

 

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