Extrait du Guide Touristique de Catalogne édité par le Gouvernement de Catalogne : "Le Chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle d'El Port de la Selva - Sant Pere de Rodes et de la Jonquera à Montserrat"
Cervià de Ter
(Située sur un autre itinéraire que celui que nous avons emprunté)
Cervià de Ter était un vieux château,
attesté dès 922, propriété des comtes de
Gérone. De la forteresse d’antan, il ne
reste presque rien si ce n’est quelques
pans de murailles au sommet d’une
colline. Le village s’est développé au pied
du château. L’église paroissiale Sant Genís
est contemporaine de ces fortifications
et n’a conservé de cette époque qu’un
frontispice roman. En effet, comme on
peut le lire sur le linteau de l’entrée, elle
a été reconstruite au XVIIIe siècle.
Les vestiges du Moyen-Âge restent bien
présents dans le centre historique.
Les remparts entourant le bourg sont
d’ailleurs un point d’observation idéal pour repérer certains de ces vestiges
dans le Carrer de Girona, le Carrer de la Muralla et le Carrer del Torrent Anglí.
Les éléments les plus remarquables des remparts sont la Torre de les Hores —
cylindrique, elle fait 10 m de haut et est couronnée d’une horloge — et l’Arc del
Portal, qui, très bien conservé, est la porte du bourg côté est. L’Arc del Portal
marque le début du Carrer de l’Hospital, l’un des principaux axes du centre
historique, flanqué de vieilles bâtisses aux porches et fenêtres visiblement très
anciens. C’est l’ancien hospice du bourg, identifiable grâce au superbe linteau
de sa porte principale orné de trois sculptures anthropomorphes, qui donne
son nom à cette rue.
Le monument le plus emblématique de la ville est le prieuré Santa Maria
de Cervià. Fondé en 1053, il a appartenu au monastère italien San Michele
della Chiusa du milieu du XIe siècle au début du XVIe siècle puis a commencé
à décliner. Après être passé de main en main, sous la tutelle de divers monastères, il est devenu, en 1835, une propriété privée. En 1988, il a été
restauré et transformé en maison de la culture. L’église et une partie du
cloître, dont deux galeries sont d’origine — les deux autres ayant été ajoutées
au XVIIIe siècle —, sont considérées comme des ouvrages romans. La forme des
chapiteaux et l’absence d’ornements sculptés font du cloître de Santa Maria de
Cervià un exemple éminemment singulier du style roman catalan. L’église est
sise au nord de l’enceinte monastique. De plan basilical, elle comporte trois
nefs. La nef centrale, plus haute que les nefs latérales, est couverte d’une
voûte en berceau, tout comme la nef latérale nord. La nef sud, quant à elle,
supporte une voûte d’arêtes.
Olives
Autre lieu enchanteur, Olives est un village-rue. On y a érigé, au XIIe siècle,
le prieuré Santa Maria de les Olives, affilié à Vilabertran. Profondément
remanié au cours du XVIIIe siècle, il abrite une sculpture de la Vierge
exemplaire des albâtres du XIVe siècle.
Sant Esteve de Guialbes
Ce charmant petit village faisait partie du comté de Gérone. On peut y
visiter l’église paroissiale Sant Esteve, dont le clocher carré terminé en
pointe est typique de la région. Dans les rues qui entourent l’église, la
pierre, très présente, confère au lieu son caractère rural très marqué.
Terradelles
Au IXe siècle, ce village était un hameau dépendant de Bàscara. Il doit son
nom au terrain en terrasses sur lequel il a été construit. L’église paroissiale,
dédiée à saint Martin de Tours, est de style gothique ; elle a été très
modifiée au XVIIIe siècle. Elle abrite de beaux fonts baptismaux gothiques.
Vilademuls
La commune de Vilademuls, la plus
étendue du Pla de l’Estany, se compose
de douze villages répartis entre plaine
et montagne. Malheureusement,
la construction d’infrastructures,
comme le train à grande vitesse, est
en train de détruire une partie de ces
terres au nom d’une modernité peu
compatible avec la tradition rurale.
Il semble qu’à l’origine, la commune
était un village romain spécialisé
dans l’élevage mulassier. Le château,
construit au XIe siècle, dépendait du comté de Besalú. Il n’en reste
aujourd’hui presque aucune trace, à l’exception d’un bout de muraille et
de la porte d’entrée. L’église paroissiale, dédiée à saint Jean, se dresse
sur les fondations de l’ancienne église du château. Ce sont les restes de
l’ancienne forteresse qui ont permis sa reconstruction en 1560. Le musée
rural situé au rez-de-chaussée du presbytère expose une série d’outils et
autres ustensiles servant au travail de la terre.
Bàscara
Bàscara est un petit chef-lieu dont le marché est très couru
: chaque semaine, les habitants de tous les villages à l’entour s’y donnent
rendez-vous. La ville doit sa renommée à sa crèche vivante, incarnée par les
habitants de la région depuis 1972. Cette activité est d’ailleurs l’une des fiertés de la ville. L’accès à Bàscara par la N-II ne rend pas justice à la
beauté du village : les ruelles étroites bordées de maisons de pierre partant de la Plaça
Major sont parallèles au Carrer de Parets, qui fait naturellement office de
frontière entre la vieille ville et les quartiers modernes en expansion. Les remparts
encerclant le bourg — bâtis aux XIIIe et XIVe siècles, puis remaniés — sont assez bien
conservés. D’ailleurs, le fait qu’ils soient toujours restés sur pied au fil des
siècles malgré les assauts répétés des armées françaises (notamment) relève presque du
miracle. Les troupes françaises ne pouvaient en effet traverser aisément
le Fluvià que par Bàscara, et conquérir le château de cette localité leur
était donc indispensable pour poursuivre plus au sud. En 1814, lorsque les armées
napoléoniennes se retirèrent de Catalogne, elles prirent soin, comme à leur
habitude, de faire sauter le château avant de l’abandonner.
La vieille ville de Bàscara commence après la porte menant à
l’imposante Plaça Major, qui a été très bien réaménagée et est entourée de
maisons seigneuriales, dont Cal Ferrer et la Casa Notari (actuelle Casa de la Vila,
ou hôtel de ville). D’ici, le vacarme des voitures et des poids lourds n’est
plus qu’un souffle, et l’on peut admirer, bercés par le murmure du Fluvià, les
vieilles bâtisses à portails à claveaux. On s’attardera volontiers dans la Casa
de la Vila et son petit musée : divers outils agricoles et un moulin y côtoient un
projecteur de cinéma et d’autres ustensiles singuliers. L’église paroissiale Sant
Iscle i Santa Victòria se dresse dans la partie haute de la ville et offre un point
de vue remarquable sur le fleuve. Cette église à nef unique a gardé quelques
traces de son passé roman (XIIe et XIIIe siècles) et elle arbore un beau clocher
carré. Le château de Bàscara, non loin de là, se résume aujourd’hui à un pan de
muraille et à une tour circulaire, qui a jadis fait office de prison.
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Le lever de soleil au départ de notre étape
L'ermitage Sant Mer
Le village de Olives
On traverse ce beau village de Vilademuls
Et voilà, on arrive !
Petite visite de cette jolie bourgade : Bascara
Ces pieds qui ont souffert et qui vont de mieux en mieux !...
Je quitte avec Marc et Paule l'hôtel à 6h45. Il fait à peine jour. Jacques toujours handicapé par son genou prendra le bus pour aller à Bascara. Le chemin qui serpente à travers petites routes et pistes avec de légers dénivelés est agréable. Il y a un joli lever de soleil sur la campagne. Aujourd'hui, l'étape est longue de 18 km. Alors on prend notre temps en alternant marche, pauses, photos et j'en profite pour me remémorer les poèmes appris sur ce chemin ainsi que sur le chemin des Bonshommes. C'est un itinéraire assez bucolique, loin des routes avec seulement le passage du TGV de temps à autre. La matinée passe vite et ces 18 km sont avalés sans qu'on s'en rende compte. On arrive à Bascara vers midi et l'on retrouve Jacques à l'Hôtel Fluvia pour le déjeuner. Après la sieste, on fait une balade dans le village qui a du caratère avec des maisons anciennes, les vestiges des remparts et du château ainsi que l'église avec son beau clocher carré. Nous dînons à notre hôtel et nous avons un échange intéressant avec la patronne qui est dans cet établissement depuis 36 ans ! Elle nous fait part de son sentiment concernant l'Indépendance de la Catalogne qui est souvent sujet à polémique au sein même des familles...
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Hébergement à l'Hôtel - Pension de famille Fluvia - Ctra. Girona, 27 - Bascara 3 coquilles
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Il y avait autrefois de l'affection, de tendres
sentiments,
C'est devenu du bois.
Il y avait une grande politesse de paroles,
C'est du bois maintenant, des ramilles, du feuillage.
Il y avait de jolis habits autour d'un coeur d'amoureuse
Ou d'amoureux, oui, quel était le sexe ?
C'est devenu du bois sans intentions apparentes
Et si l'on coupe une branche et qu'on regarde la fibre
Elle reste muette
Du moins pour les oreilles humaines,
Pas un seul mot n'en sort mais un silence sans nuances
Vient des fibrilles de toute sorte où passe une petite fourmi
Comme il se contorsionne l'arbre, comme il va dans tous les sens,
Tout en restant immobile !
Et par là-dessus le vent essaie de le mettre en route,
II voudrait en faire une espèce d'oiseau bien plus grand que nature
Parmi les autres oiseaux
Mais lui ne fait pas attention,
II faut savoir être un arbre durant les quatre saisons,
Et regarder, pour mieux se taire,
Ecouter les paroles des hommes et ne jamais répondre,
Il faut savoir être tout entier dans une feuille
Et la voir qui s'envole.
In, "Les amis inconnus" Jules
Supervielle
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