Dimanche 31 Août 2014 : Sant Esteve d'en Bas > Amer > Anglès (30 km)




    Extrait du Guide Touristique de Catalogne édité par le Gouvernement de Catalogne :

    "Le Chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle
    d'El Port de la Selva - Sant Pere de Rodes et de la Jonquera à Montserrat"



    Sant Feliu de Pallerols

    Sant Feliu de Pallerols est l’un des bourgs les plus intéressants de l’itinéraire. Arpenter l’enchevêtrement de rues
    de son centre historique est un véritable voyage dans le temps. Les nombreux touristes en excursion, appareil photo
    en main, ne s’y trompent pas ; touristes auxquels il faut ajouter le flux de visiteurs apportés par le passage en ce lieu
    de la voie verte. La rivière Brugent fend Sant Feliu en deux et donne au village les accents d’un lieu idyllique.
    La rumeur de l’eau réjouit l’âme, c’est sûr, et le fait que plusieurs rues donnent sur l’eau ne fait que renforcer
    le charme du bourg. Sur l’une des rives, on peut apercevoir la sculpture du pescalluna, le pêcheur de lune.
    La légende — comme dans d’autres villages catalans — raconte qu’une nuit de pleine lune, un habitant du village
    vit la lune se refléter dans la Brugent. Ébloui par une telle beauté, il essaya de la pêcher. Un passant le surprit et,
    d’un ton léger, lui demanda s’il voulait pêcher la lune. Depuis, à Sant Feliu, on appelle « pêcheurs de lune »
    les personnes qui se nourrissent de rêves et d’illusions.

    Deux places sont incontournables : celle de l’église et El Firal. La première, présidée par une église paroissiale
    gothique, est nichée dans un entrelacs de ruelles médiévales. Emprunter le Carrer dels Cantons Estrets permet
    de vérifier de quelle façon une rue peut se terminer en simple couloir, ou presque. L’autre place, dite « El Firal »,
    accueille la mairie et la Capella del Roser (chapelle du Rosaire). C’est un lieu vaste et très fréquenté par les
    habitants du lieu, qui ont coutume d’y refaire le monde. De là, en direction du sud-ouest, on aperçoit le sanctuaire
    de la Mare de Déu de la Font de la Salut, bâtisse blanche qui se distingue nettement sur le fond vert que compose
    la montagne. C’est un sanctuaire très visité par les habitants des cantons de la Garrotxa, de la Selva, de l’Osona
    et du Gironès. Sa situation — à 1 030 m d’altitude — en fait un fantastique poste d’observation de la vallée
    d’Hostoles et des Pyrénées. De récents travaux de rénovation ont permis d’y aménager des chambres d’hôtes.



    Les Planes d’Hostoles

    La voie verte traverse le village et la route en contournant les vieux quartiers, qui méritent pourtant un détour.
    Le village s’est constitué autour de l’église Sant Cristòfol. L’édifice original a dû être reconstruit après la guerre
    civile. En effet, après l’avoir utilisée comme poudrière, puis comme entrepôt, on la fit sauter.
    Non loin de l’église, la mairie est installée dans une intéressante bâtisse à grand balcon gothique.
    Le château d’Hostoles regarde le temps passer du sommet d’une colline, à la limite du territoire communal
    de Sant Feliu de Pallerols. De cet édifice du début du XIe siècle, il ne reste qu’un tas de ruines et quelques vestiges
    de la muraille d’enceinte qui se prolongeait sur la roche.



    Amer

    La ville d’Amer, bordée par la rivière du même nom, est née dans l’ombre du monastère Santa Maria, consacré
    au milieu du Xe siècle. Ce fut un couvent très important, le seul à être resté indépendant aux XIe et XIIe siècles.
    Pendant un temps, il n’a dépendu que du Saint-Siège. Situé aujourd’hui au centre de la ville, il a subi de nombreuses
    transformations. De l’extérieur, on identifie à peine sa structure d’origine. À l’intérieur, les trois nefs sont séparées
    par une étrange structure de piliers. Dans la sacristie de l’église se trouvent deux chapiteaux de l’ancien cloître,
    probablement du XIe siècle ; l’un est orné de motifs géométriques, l’autre comporte quatre visages.
    Non loin du monastère se déploie la Plaça Major, l’une des plus grandes de Catalogne.
    La Font Picant, source naturelle d’eau gazeuse d’origine volcanique, coule au nord du territoire
    de la commune, sur la route de Les Planes d’Hostoles.



    Anglès

    Anglès semble émerger au milieu d’une plaine fertile, non loin de l’embouchure du torrent d’Osor sur le Ter.
    Étymologiquement, le toponyme Anglès proviendrait du latin eclesiis, en référence aux nombreuses églises
    de la vallée. On doit la petite ville que l’on connaît aujourd’hui à la colonisation des moines bénédictins de
    Sant Medir (qui s’établirent ensuite à Amer), au cours du IXe siècle. À cette époque, le tout premier foyer de
    population devait être implanté sur la sagrera de Santa Maria de Sales, embryon de l’actuelle Cellera de Ter
    (le nom de cette ville vient précisément du terme catalan sagrera). On appelait sagrera l’espace sacré dans un
    rayon de trente pas autour d’une église, où tout acte de violence était considéré comme sacrilège et dont il fallait,
    par conséquent, répondre devant un tribunal épiscopal. L’accroissement de la population, l’apparition d’un marché
    et les nécessités de défense motivèrent la construction d’un château au XIIIe siècle.

    Les nombreuses maisons nobles et les portails, fenêtres et inscriptions du magnifique quartier gothique du
    centre historique d’Anglès présentent un grand intérêt artistique. La Plaça de la Vila (place de l’hôtel de ville)
    d’aujourd’hui est l’ancienne place d’armes du château. Au nord, en contrebas de cette place, on peut encore voir
    un fragment des remparts médiévaux qui ceinturaient la ville. L’actuelle église paroissiale Sant Miquel était
    la chapelle du château d’Anglès et appartenait à la lignée des vicomtes de Cabrera. Les premières références écrites
    à cette église remontent à 1200. Cela étant, en raison de multiples restaurations et extensions, le style prédominant
    est aujourd’hui le gothique Renaissance tardif. Le centre historique recèle quelques bâtisses modernistes
    (Art nouveau). On recense plusieurs fermes gothiques autour d’Anglès, dont certaines sont fortifiées.
    L’une des collines voisines de la ville accueille le sanctuaire Santa Bàrbara, à quelque 850 m d’altitude.
    De là-haut, la vue est spectaculaire. Par temps clair, on peut même apercevoir la mer.








A la sortie de Sant Esteve d'en Bas






Et me voilà sur la Via Verde !...










...rejoint bientôt par Marc et Paule






Le pêcheur de lune

Quelques vues de ce beau village
























 Les Planes d'Hostoles











Jacques qui a fait 8 km de plus se réconforte avec une bonne bière !


L'église d'Anglès

 
Un recoin pittoresque de la vieille ville d'Anglès
 


    Aujourd'hui, l'itinéraire suit la Via Verde, ancienne ligne de chemin de fer, bien balisée, ombragée,
    qui se faufile entre des escarpements rocheux et des gorges à la végétation luxuriante. C'est vraiment
    un beau chemin, en pente douce et dont le sol est sablonneux...On croise quelques cyclistes qui semblent
    être des habitués de ce parcours.
    Nous faisons une première pause à Sant Feliu de Pallerols où se remarque à l'entrée au bord de la
    rivière, la statue du pêcheur de lune. On boit un verre et mange un en-cas dans un bar, puis petite
    visite de ce beau village avec un centre historique admirable !
    Ensuite retour sur la Via Verde qui devient peu à peu monotone, malgré l'environnement spectaculaire
    de part et d'autre...Je laisse Paule et Marc prendre un peu d'avance. Jacques quant à lui est loin devant...
    Je prends quelques moments de repos, le temps de rafraîchir les pieds et je profite de ce parcours facile
    pour apprendre quelques nouveaux poèmes...
    Nouvel arrêt à Les Planes d'Hostoles pour boire un Coca, reprendre quelques forces avant d'aborder
    les derniers 8 km jusqu'à Amer où je rejoins Marc et Paule vers 16 h.
    Comme nous n'avons pas trouvé d'hébergement dans cette localité nous avons décidé d'aller jusqu'à
    Anglès en prenant un taxi. Nous sommes logés dans un hôtel dans des chambres à 2 lits.
    Jacques qui n'a pas pris de taxi nous rejoint un peu plus tard...
    Le soir dîner dans une cafétéria où de nombreux supporters assistent à un match du Barça.
    Bon dîner et Patxaran pour finir...

 

Hébergement à l'Hostal Masso  Industria, 62 - Anglès
3 coquilles

 


Pourvu que nous vienne un homme 
Aux portes de la cité
Que l'amour soit son royaume
Et l'espoir son invité
Et qu'il soit pareil aux arbres
Que mon père avait plantés
Fiers et nobles comme soir d'été
Et que les rires d'enfants 
Qui lui tintent dans la tête 
L'éclaboussent de reflets de fête


Pourvu que nous vienne un homme 
Aux portes de la cité
Que son regard soit un psaume
Fait de soleils éclatés 
Qu'il ne s'agenouille pas
Devant tout l'or d'un seigneur
Mais parfois pour cueillir une fleur
Et qu'il chasse de la main 
À jamais et pour toujours 
Les solutions qui seraient sans amour

Pourvu que nous vienne un homme 
Aux portes de la cité
Et qui ne soit pas un baume
Mais une force une clarté
Et que sa colère soit juste
Jeune et belle comme l'orage
Qu'il ne soit jamais ni vieux ni sage 
Et qu'il rechasse du temple
L'écrivain sans opinion
Marchand de rien marchand d'émotion

Pourvu que nous vienne un homme 
Aux portes de la cité
Avant que les autres hommes
Qui vivent dans la cité
Humiliés d'espoirs meurtris
Et lourds de leur colère froide
Ne dressent aux creux des nuits
De nouvelles barricades.

Jacques Brel



 

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