Mercredi 20 Août 2014 :  Baga > Berga > Manresa > Lleida
(Pour moi, fin du Chemin des Bonshommes)

 


    Après le petit-déjeuner, mon pied étant assez douloureux, je décide d'arrêter là le Chemin des Bonshommes.
    La raison l'emporte ! Si je veux poursuivre comme prévu avec le Chemin Catalan, un repos de quelques jours
    s'impose ! Le temps est à la pluie et il y a du tonnerre ! Je demande à la gérante de l'hôtel comment rejoindre
    Berga. Elle appelle un taxi qui m'emmène en un quart d'heure à la gare des autobus de Berga. Là, j'ai un bus
    qui part à 11h45 pour Manresa et ensuite un autre bus pour Lleida où m'attend mon ami catalan José chez
    qui je vais me reposer quelques jours.



     Quelques images de la ferme de José et Mercedes



Mercredi 20 Août :  Baga > Gresolet -  18 km
(Le Chemin continue pour Jacques et Paule)

 


    Extrait du Topo Guide "Le Chemin des Bonshommes" (GR 107 - FFRandonnée)

    Le Parc Naturel de Cadi-Moixero


    A cheval sur le relief tourmenté de la Sierra de Cadi, le Parc apparaît au Nord comme une muraille
    infranchissable et au sud comme un océan de forêts d'où surgissent ici et là des vagues de calcaire...
    Etendu sur 41 342 hectares, entre 900 et 2 648 m d'altitude, il a permis à de nombreuses espèces végétales
    et animales de retrouver leur place dans le paysage. Les pins et les chênes, parfaitement adaptés au sol
    calcaire et au soleil prospèrent particulièrement, mais les contrastes climatiques sont tels entre les
    différents sites, que l'on peut trouver aussi des hêtraies splendides ! Cette cohabitation entre deux types
    de couverture forestière s'accompagne bien sûr d'une grande variété de plantes et de fleurs.
    On y trouvera presque toutes les variétés de montagne, de la gentiane au rhododendron, en passant
    par le raisin d'ours et même des fleurs endémiques très rares comme la ramondia ou la xatartia.
    La faune sauvage n'est pas en reste, et si les hautes terres, arides et désertes ne voient guère passer
    que l'isard, l'aigle royal, le vautour fauve et le gypaète barbu, les forêts cachent le cerf, la martre,
    le chat sauvage, le renard et le coq de bruyère. Et bien sûr le pic noir, symbole du Parc !
    De plus, chapelles romanes, ermitages, moulins, hameaux et chemins pavés témoignent
    de la vie passée sur cette terre catalane.
     


Les photos de Paule de cette étape













  









 

 


    Topo de Paule :


    L'orage nous réveille le matin, suivi par la pluie...Après le petit-déjeuner et quelques courses
    pour midi, Jacques et moi prenons le départ, Michel ayant décidé de s'arrêter 3 jours pour reposer
    son pied toujours douloureux.
    Le départ de Baga se fait en suivant le chemin "Nicolau" ancienne voie de transport de bois par
    wagonnets remis en état par la municipalité...Superbe, même sous la pluie !...
    Tunnel, pont suspendu
    au-dessus des gorges...
    Nous retrouvons le GR après quelques kilomètres de route goudronnée.

    Nous passons 2 cols : Col de la Bena (1 460 m) puis Col de la Bauma (1 580 m).
    C'est une suite de beaux dénivelés depuis Baga (786 m).
    Puis descente par une large piste forestière jusqu'au refuge de Gresolet (1 260 m)
    où nous passons la nuit. Bon dîner pris avec un groupe de randonneurs catalans
    faisant le circuit
    "Cavalls del Vent" pas très sympathiques !


    GRESOLET

 

Hébergement au Refuge de Gresolet



    Extrait de la  "Prose du Transsibérien et la Petite Jeanne de France"

    "Dis, Blaise, sommes-nous bien loin de Montmartre ?" 


    Nous sommes loin, Jeanne, tu roules depuis sept jours
    Tu es loin de Montmartre, de la Butte qui t'a nourrie, 
    du Sacré Coeur contre lequel tu t'es blottie
    Paris a disparu et son énorme flambée
    Il n'y a plus que les cendres continues
    La pluie qui tombe
    La tourbe qui se gonfle
    La Sibérie qui tourne
    Les lourdes nappes de neige qui remontent
    Et le grelot de la folie qui grelotte comme un dernier désir dans l'air bleui
    Le train palpite au coeur des horizons plombés
    Et ton chagrin ricane... 

    "Dis, Blaise, sommes-nous bien loin de Montmartre ?" 

    Les inquiétudes
    Oublie les inquiétudes
    Toutes les gares lézardées obliques sur la route
    Les fils télégraphiques auxquels elles pendent
    Les poteaux grimaçant qui gesticulent et les étranglent
    Le monde s'étire s'allonge et se retire comme un accordéon 
    qu'une main sadique tourmente
    Dans les déchirures du ciel, les locomotives en furie 
    S'enfuient 
    Et dans les trous,
    Les roues vertigineuses les bouches les voix
    Et les chiens du malheur qui aboient à nos trousses
    Les démons sont déchaînés
    Ferrailles
    Tout est un faux accord
    Le broun-roun-roun des roues
    Chocs
    Rebondissements
    Nous sommes un orage sous le crâne d'un sourd...

    "Dis, Blaise, sommes-nous bien loin de Montmartre ?"

    Mais oui, tu m'énerves, tu le sais bien, nous sommes bien loin
    La folie surchauffée beugle dans la locomotive
    La peste, le choléra, se lèvent comme des braises ardentes 
    sur notre route
    Nous disparaissons dans la guerre en plein dans un tunel
    La faim, la putain, se cramponne aux nuages en débandade 
    Et fiente des batailles en tas puants de morts
    Fais comme elle, fais ton métier...  

    "Dis, Blaise, sommes-nous bien loin de Montmartre ?" 

    Oui, nous le sommes, nous le sommes
    Tous les boucs émissaires ont crevé dans ce désert
    Entends les sonnailles de ce troupeau galeux Tomsk 
    Tcheliabinsk  Kainsk  Obi  Taïchet  Verkné  Oudinsk 
    Kourgane  Samara  Pensa-Touloune  
    La mort en Mandchourie
    Est notre débarcadère est notre dernier repaire
    Ce voyage est terrible
    Hier matin
    Ivan Oullitch avait les cheveux blancs
    Et Kolia Nicolaï Ivanovitch se ronge les doigts 
    depuis quinze jours...
    Fais comme elles la Mort la Famine fais ton métier
    Ca coûte cent sous, en transsibérien, ça coûte cent roubles
    En fièvre les banquettes et rougeoie sous la table
    Le diable est au piano
    Ses doigts noueux excitent toutes les femmes
    La Nature
    Les Gouges
    Fais ton métier 
    Jusqu'à Kharbine...  

    "Dis, Blaise, sommes-nous bien loin de Montmartre ?" 


    Blaise Cendrars
     


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