Dimanche 17 Août 2014 : Merens-les-Vals > Porté-Puymorens - 20 km 

 


    Extrait du Topo Guide "Le Chemin des Bonshommes" (GR 107 - FFRandonnée)

    L'Hospitalet

    En des temps forts anciens, un pèlerin s'en allait de Puigcerda à Ax. Mais il fut pris dans une effoyable
    tempête de neige en descendant le col du Puymorens. Se voyant perdu, il éventra son cheval, 
    lui arracha viscères et boyaux et se glissa dans le ventre encore chaud de l'animal ! 
    C'est grâce à cet abri de fortune qu'il survécut jusqu'à l'arrivée des secours. Reconnaissant de cette survie

    miraculeuse, et pour éviter à quiconque de revivre une aussi cruelle expérience, il légua sa fortune pour
    faire bâtir un "hospitalet" sur le lieu où il faillit périr. Il ne reste rien aujourd'hui de cet antique refuge,
    mais les anciens racontent que les nuits où la tempête fait rage, on entend parfois ses cloches qui guident
    les voyageurs en détresse et le hennissement désespéré d'un cheval...

    Le Col du Puymorens


    La rudesse et l'austérité du col de Puymorens ne lui enlèvent pas la gloire de son passé, car il fut
    en effet un lieu de passage de la plus haute importance. Il nous est connu comme "voie marchande"

    dès 1052, mais la présence antérieure de plusieurs péages sur les deux versants (Mérens, Porta, Carol...)
    prouve que la liaison entre le bassin toulousain et la Catalogne passait bien par là.
    Tant les convois de mules venant du nord chargés de draps, de fer et de bois que ceux venant du sud
    et chargés de vin, d'épices, de sel, de blé et de cuir utilisaient jadis ce passage.

    Les muletiers de Berga n'étaient-ils pas réputés au Moyen-Âge comme étant les plus sûrs et les plus rapides ?
    Mais si le ciel se fait chagrin, oubliez vite ces belles images et courez vous mettre à l'abri :
    Au cours des Guerres de Religions, au 16ème siècle, le sire de Cazaux n'y prit pas garde et perdit
    la moitié de sa troupe dans la tempête...



On est sur le départ...



On peut admirer le lever de soleil sur les montagnes...


L'Ariège qui à ce niveau est un torrent


Le chemin agréable qui monte vers l'Hospitalet-près-l'Andorre


La pause déjeuner à
l'Hospitalet-près-l'Andorre


Et on est reparti pour un dénivelé de 640 m


La vue sur l'Hospitalet-près-l'Andorre



Jacques en plein effort...


Superbe panorama qui s'offre à nos yeux...


Paule derrière moi pour une fois...


Ce sommet qui nous accompagne tout au long de la montée





Dans la vallée on peut voir en lacets cette route qui mène en Andorre


On ne se lasse pas de ces paysages...


Ma voilà heureux de cette journée dans ce décor superbe !


Richard et Salvador, nos 2 compagnons espagnols


Au col de Puymorens, notre petit groupe...





On arrive au village de Porté-Puymorens


L'église Notre-Dame de Porté-Puymorens

        


On est à l'étroit dans cette petite chambre !...
 


    Départ difficile...Je boîte...J'ai mal à chaque pas...Que faire?...Continuer...s'arrêter...
    Douloureux dilemme...J'essaye de positiver...Peu à peu le pied s'échauffe et va mieux...
    On commence par la descente entre Mérens-d'en-Haut et Mérens-d'en-Bas (Altitude 1 060 m)
    puis c'est une montée
    agréable en suivant un chemin bordé de noisetiers et de fleurs de montagne
    surplombant
    l'Ariège qui nous emmène à L'Hospitalet-près-l'Andorre (Altitude 1 400 m).
    Là, on fait une pause pour boire bière et coca et manger un sandwich.

    A midi, on attaque la montée vers le Col de Puymorens (Altitude 1 920 m). C'est un chemin qui
    serpente avec de superbes vues sur les montagnes alentour et la vallée. Il y a quelques passages
    assez raides. J'ai retrouvé la forme et l'énergie pour avaler cette montée sans trop de difficulté.
    Mon pied que j'ai bandé à la pause se fait oublier et je suis même en tête de notre petit groupe
    lorsqu'on arrive presqu'au sommet où on s'arrête boire un café préparé par Jacques.
    Deux espagnols, Richard et Salvador, que nous avons rencontrés précédemment nous rejoignent,
    on échange un petit moment, on prend des photos, puis ils repartent pour s'arrêter un peu plus
    loin au bord d'un torrent. On finit la montée qui culmine à 2 040 m puis redescente vers le Col de
    Puymorens situé un peu plus bas à 1 920 m. On jouit d'un beau panorama et je prends un
    moment de contemplation avant d'aborder la descente qui va nous mener à Porté-Puymorens qui
    est situé Hors GR à 1 623 m. On traverse le village et on va directement au gîte qui est un
    Centre équestre. La chambre de trois qui nous est attribuée est toute petite avec trois lits dont
    deux superposés. Jacques qui prend le lit du haut a un peu d'appréhension, car le matelas est plus
    large que le sommier métallique et il n'y a pas de protection...Il envisage de s'attacher la nuit
    pour éviter pendant son sommeil de faire une chute !...
    On va boire une bière à l'unique café du village "Chez Catherine".
    Le soir on partage le dîner avec une famille bordelaise dans une ambiance très sympathique.


 

Hébergement à la Ferme de Nathalie Komaroff
Demi-Pension
2 coquilles

 


    Ode

    Prête-moi ton grand bruit, ta grande allure si douce,
    Ton glissement nocturne à travers l'Europe illuminée,
    Ô train de luxe ! et l'angoissante musique
    Qui bruit le long de tes couloirs de cuir doré,
    Tandis que derrière les portes laquées, aux loquets de cuivre lourd,
    Dorment les millionnaires.
    Je parcours en chantonnant tes couloirs
    Et je suis ta course vers Vienne et Budapest,
    Mêlant ma voix à tes cent mille voix,
    Ô Harmonika-Zug !
    J'ai senti pour la première fois toute la douceur de vivre,
    Dans une cabine du Nord-Express, entre Wirballen et Pskow .
    On glissait à travers des prairies où des bergers,
    Au pied de groupes de grands arbres pareils à des collines,
    Etaient vêtus de peaux de moutons crues et sales…
    (Huit heures du matin en automne, et la belle cantatrice
    aux yeux violets chantait dans la cabine à côté.)
    Et vous, grandes glaces à travers lesquelles j'ai vu passer la Sibérie
     
    et les monts du Samnium , la Castille âpre et sans fleurs,
     

    et la mer de Marmara sous une pluie tiède !
    Prêtez-moi, ô Orient-Express, Sud-Brenner-Bahn , prêtez-moi 
    Vos miraculeux bruits sourds et
    Vos vibrantes voix de chanterelle ;
    Prêtez-moi la respiration légère et facile
    Des locomotives hautes et minces, aux mouvements
    Si aisés, les locomotives des rapides,
    Précédant sans effort quatre wagons jaunes à lettres d'or
    Dans les solitudes montagnardes de la Serbie,
    Et, plus loin, à travers la Bulgarie pleine de roses…
    Ah ! il faut que ces bruits et que ce mouvement 
    Entrent dans mes poèmes et disent
     
    Pour moi ma vie indicible, ma vie
     

    D'enfant qui ne veut rien savoir,
    sinon espérer éternellement des choses vagues.

    Poésies de A.O Barnabooth  -  Valéry Larbaud
     

 

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