Jeudi 14 Août 2014 :  Montségur > Comus - 13 km

 


    Extrait du Topo Guide "Le Chemin des Bonshommes" (GR 107 - FFRandonnée)


    Les Gorges de la Frau

    Elles tiennent leur nom des gorges de "l'effroi". Pendant environ cinq kilomètres, un chemin caillouteux
    et tortueux semble se glisser dans les entrailles de la terre... Aux moments les plus spectaculaires, vous
    serez surplombés par plus de quatre cent mètres de rocs vertigineux. Ici et là, l'eau a creusé et poli la roche
    comme pour rappeler la puissance qu'elle eut pour faire une telle saignée dans la montagne !

    Et ne croyez pas que cette époque soit totalement révolue : si le ruisseau disparaît souvent sous les cailloux
    et que l'endroit paraît bien sec, un gros orage peut transformer ce désert en un terrible torrent !
    Au début du siècle, on voulut d'ailleurs installer une route dans les gorges pour faciliter le travail des

    charbonniers qui descendaient le fruit de leur labeur à dos de mules par ce scabreux chemin.
    Mal en prit aux bâtisseurs : un violent orage vint en une seule nuit ravager le travail effectué, emportant
    les murettes et brisant les ponts...L'exemple fut suffisant et les travaux ne reprirent jamais.
    Depuis, on a choisi de laisser ce petit coin de paradis aux randonneurs et à quelques animaux sauvages.




Début d'étape tranquille avant les galères à venir...


On commence l'ascencion du col de Liam à 1 060 m


Les gardiennes de la forêt


Il y a des chemins qui font oublier les moments de galère




La descente du col de Liam



Et là, c'est vraiment la galère !...





Nettoyage de la boue sur les chaussures...





Une pause bien méritée après la descente-galère avant d'entrer dans les
Gorges de la Frau


1 ou 2 km sur une petite route goudronnée avant d'arriver aux Gorges


Et voilà, on y est !

A suivre...quelques vues des Gorges de la Frau













Le village de Comus


Le Gîte Pagès


    Au sortir de Montségur, nous prenons un sentier en forêt qui nous fait grimper à 1 060 m au
    Col de Liam. De part et d'autre, des troupeaux de vaches dans les prés en contrebas.

    Après une pause au col, nous abordons cette descente qui restera comme le moment de galère

    unique sur tous les chemins que j'ai pratiqué. La descente est assez raide et nous oblige à passer
    dans des zones boueuses, sans possibilité de les contourner. Il faut à chaque pas regarder où on
    met le pied pour éviter que la chaussure ne s'enfonce trop. A ce rythme on doit faire moins d'un

    kilomètre à l'heure ! Et quand on croit que c'est fini parce qu'on arrive dans une zone plus sèche,
    on est reparti pour un terrain encore plus difficile où on se demande comment passer à moins
    de plonger dans la boue jusqu'aux mollets ! Tellement préoccupé par cette descente périlleuse,
    j'en ai oublié de prendre des photos quand j'avais les pieds enfoncés dans la boue ! Dommage !

    Enfin arrivés au hameau de Pelail, je sors de mon sac une petite brosse et on peut laver nos
    chaussures dans un ruisseau...Ouf on se sent mieux !
    Un peu plus loin on arrive à une aire de pique-nique, il est seulemnt 11h, mais l'endoit est propice
    à faire notre pause déjeuner.
    Après s'être ainsi restaurés et remis de nos émotions nous prenons une petite route goudronnée

    qui nous emmène aux Gorges de la Frau.

    Le chemin pierreux monte assez raide dans un décor impressionnant avec des falaises qui dominent
    de plusieurs centaines de mètres. Il y a tout le long du parcours une belle végétation.
    Je laisse partir devant Jacques et Paule et je monte à mon rythme avec un pied toujours douloureux.
    Je fais plusieurs pauses pour prendre le temps d'être en harmonie avec cet environnement
    exceptionnel et que la solitude fait ressentir d'une manière plus accentuée.
    La montée dure  environ 2 heures et quand j'arrive à la sortie des gorges, c'est un beau panorama
    de verdure qui s'offre à moi et un peu plus loin j'aperçois le village de Comus à 1 166 m.

    Jacques m'attend à l'entrée du village et nous allons au Gîte d'étape Pagès où j'ai une grande
    chambre pour moi seul.  Douche, repos, massage du pied, sieste, téléphone, internet,
    toute la panoplie du "parfait" randonneur ! Dîner au Gîte dans une ambiance montagnarde
    qui fait vite
    oublier les moments de galère de cette journée !


COMUS


Hébergement au Gîte d'étape Pagès - Demi-Pension
4 coquilles

 


    Romance de la lune

    La lune vient à la forge
    avec sa tournure en nards.
    L'enfant la fixe, la fixe,
    l'enfant la regarde fixe.
    A travers l'air tout ému,
    la lune étire ses bras
    et montre, lubrique et pure,
    ses seins durs de dur étain.


    -- Hou ! fuis, lune, lune, lune !
    Car si les gitans venaient,
    ils feraient avec ton coeur
    blancs colliers et blancs anneaux.

    -- Enfant, laisse-moi danser.
    Lorsque viendront les gitans
    te trouveront sur l'enclume
    et tes petits yeux fermés.
    -- Hou ! fuis, lune, lune, lune !
    déjà j'entends les chevaux.
    -- Laisse, enfant, ne foule pas
    ma blancheur amidonnée.
    Le cavalier se rapproche,
    faisant sonner le tambour,
    le grand tambour de la plaine
    et,  dans la forge, l'enfant
    a ses petits yeux fermés.
    Par les champs d'oliviers viennent
    -- bronze et rêve -- les gitans,
    la tête très haut levée
    et les yeux, les yeux mi-clos.
    Comme chante la chouette,
    comme elle hulule sur l'arbre !
    A travers le ciel chemine
    la lune avec un enfant
    qu'elle emmène par la main.

    Et dans la forge, les pleurs
    les pleurs et cris des gitans
    et le vent qui veille, veille,
    le vent qui fait la veillée.

    Romancero Gitan  -  Federico Garcia Lorca

    (Traduit par Mathilde Pomès)
     

 

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