Si, lorsque nous
pérégrinons sur nos Chemins de Compostelle, nous ressentons cette Présence Divine qui fait la particularité du Camino, il en est de même, lorsque nous
suivons les pas du Christ en Terre Sainte. La distance pédestre du Chemin de
Saint-Jacques permet une méditation, des moments de prière, des moments de
rencontre et donne du temps au temps.
Parcourir la Terre Sainte, donne une autre dimension à notre recherche.
La grande dévotion des pèlerins, la visite des lieux saints à la rencontre de
Notre Seigneur, la fréquentation des différentes religions adorant le même Dieu,
ne peuvent nous laisser insensibles et indifférents.
Jérusalem
trois fois Sainte
Entrer dans les églises, nous référant à des récits de la Bible (Ancien et Nouveau Testament),
nous repositionner dans les circonstances décrites, donne à chacun une nouvelle
connaissance et des moments de réflexion, de méditation et de joie.
Ainsi à l’église du Pater Noster, la
grotte (dite grotte des Enseignements)
où Jésus aurait enseigné à ses disciples la prière du Notre Père, est l’un des
moments forts de notre pèlerinage. Aujourd’hui, lorsque nous nous adressons à Dieu, en récitant cette prière, nous arrivons à mieux situer, à mieux comprendre, à mieux nous représenter Jésus entouré de ses disciples…
Ce lieu se prête non seulement à la prière mais aussi à la fraternité.
C'est une émotion forte que nous ressentons, en nous tenant par la main, communiant ensemble et prenant conscience du mot Frère. Plus que l’amitié, nous sommes frères et sœurs par cette prière, unis, ensemble. Les liens se sont resserrés.
Dévotion du pèlerin, rencontre des autres communautés
chrétiennes :
Où, mieux qu’au Saint Sépulcre, là
où la prière ne peut qu’atteindre son destinataire, ne pouvons-nous constater
la profondeur de notre religion ?
A genoux autour de la Pierre de l’Onction, catholiques et orthodoxes se signent, posent des objets religieux tels qu’icônes, médailles et cierges,
caressent la pierre, s’enduisent les mains d’huile.
Ils peuvent en imagination voir le Christ descendu de la croix, reposant sur cette pierre bénie où son corps aurait été oint et couvert après sa mort.. Malgré les murmures constants des voix feutrées,
l’instant d’émotion pénètre en nous.
Certes l’endroit, où la croix fut plantée, l’endroit où le
Christ fut crucifié est
l’un des plus vénérés. Nous nous agenouillons devant l’icône et voudrions
terminer une prière commencée et interrompue par un moine orthodoxe,
gardien des lieux qui ne laisse à chacun que quelques minutes d’adoration.
Etre sur l’emplacement de la Croix,
vivre les derniers moments du Christ,
les fidèles veulent participer…
Une longue file devant le tombeau du Christ :
Tous les chrétiens, orthodoxes de Grèce ou d’Arménie, coptes, éthiopiens,
tous veulent s’approcher et voir la table funéraire.
(Nous reviendrons quelques jours plus tard à cinq heures du matin).
Silence…
Moment intense, moment de recueillement, moments de prières.
Nous prenons conscience que c’est la fin du Christ, mais la naissance du
Christianisme. Nous pénétrons dans le Sanctuaire .
Emotion…
Les regards que nous échangeons, suffisent à exprimer nos sentiments.
Pas de paroles…
Un silence communicatif, un silence de satisfaction et de bien-être.
Comment ne pas parler de Bethléem,
de sa basilique avec sa porte
dite « de l’humilité » (1,20m de hauteur), de la grotte.
Nous décidons de participer à la procession, au départ de l’église Sainte-Catherine
qui nous conduit au lieu de naissance de Jésus.
Les franciscains lisent les textes relatifs à l’avènement du Messie.
Le recueillement est profond…
Un silence de dévotion et de prière…
Comment ne pas parler de Nazareth, là
ou Marie a reçu la visite de
l’Archange Gabriel lui annonçant sa future maternité. La ville se partage
aujourd’hui entre chrétiens, musulmans et juifs. Les chrétiens appartiennent
à diverses confessions : orthodoxe, catholique romaine, catholique
grecque,
maronite, anglicane, copte, arménienne et autres…
Nous récitons un vibrant "Je vous salue Marie", main dans la main,
tous reliés par la pensée à l’évènement.
Comment ne pas parler du lac de Tibériade et du chemin suivi par Jésus et ses apôtres. Compréhension du Sermon des Béatitudes. Compréhension de la
désignation de l’apôtre Pierre comme architecte de l’église chrétienne.
Compréhension de la pêche miraculeuse…
Le moment, le lieu et l’événement qui laisseront à notre groupe un souvenir plein
d’émotion et de sensibilité est très certainement notre navigation sur ce lac
de
Tibériade (Mer de Galilée). Sur le bateau, nous voguons sur des eaux calmes,
proches les uns des autres. L’instant de recueillement profond nous met en
communion avec le Tout-Puissant.
Heureux d’être ensemble, heureux de participer, de vivre ces instants de
prière. Union de tous. Certainement un temps important dans nos vies.
Jérusalem trois fois Sainte
Au Mur des Lamentations
ou Kotel, on prie et lit le Talmud. L’impression est encore plus forte, plus pénétrante. Le balancement rituel des hommes coiffés de la kippa, du chapeau ou du streimel, les mains posées sur le
mur de pierres sèches du mur occidental. Les supplications qui sont des formes
de communion profonde avec Dieu. Même certains militaires, fusil d’assaut en
bandoulière, viennent prier, caresser les pierres, insérer des messages entre
les blocs du mur. Nous regardons ce peuple juif qui vient s’incliner devant
le temple de Salomon, ce temple construit sur le mont Moryad, là ou Dieu apparut à Abraham pour le sacrifice d’Isaac.
Sommes-nous voyeurs ?
Sommes-nous envieux d’une telle ferveur ?
Que l’on soit juif ou chrétien nous ressentons une forte spiritualité
qui transpire de ce mur.
Jérusalem trois fois Sainte :
Au-dessus de ce mur, l’Esplanade des Mosquées, est un lieu
saint des musulmans de Jérusalem. Le Dôme du Rocher avec sa coupole dorée abrite le rocher d’Abraham, et selon la religion musulmane, c’est de cette esplanade
que le Prophète Mahomet, chevauchant sur sa jument ailée, a rejoint Allah.
Autre mosquée : Al-Aqsa, utilisée par les croyants hommes et femmes,
mosquée originale car construite sur le modèle des églises romaines.
C’est par un tunnel que nous pénétrons
dans ce lieu de prières musulmanes,
après un contrôle de l’armée israélienne.
Là des femmes voilées écoutent la lecture du Coran,
là des hommes commentent les versets, et les discussions vont bon train…
Une femme, tournée vers La Mecque s’agenouille et commence sa prière.
Etonnant silence…
Lieu d’exception ou les prières des fidèles de l’Islam se reflètent,
là où le Divin et l’Humain se mêlent et se confondent.
Lieu d’exception vers lequel convergent à la fois les prières
de l’Islam et celles du Judaïsme.
Nous sommes saisis par la beauté des lieux, admiratifs de l’architecture,
sensibles à cette impression de jardin d’Eden ou règne sérénité,
tranquillité et bonheur ….j’ai bien dit « Impression »…
JERUSALEM, la prière maître-mot.
Dans les églises, sur le chemin de croix
de la Via Dolorosa,
les chrétiens prient et lisent la Bible (Ancien et Nouveau Testament).
Au mur des lamentations les juifs prient et lisent le Talmud et la Torah.
A l’esplanade des mosquées les fidèles de l’Islam prient et lisent le Coran.
Ne dit-on pas :
A Haïfa on travaille.
A Tel-Aviv on s’amuse.
Et à JERUSALEM on PRIE !
Terre d’Israël, Terre Sainte tu nous as procuré de la joie,
tu as développé notre amitié, tu as resserré nos liens de fraternité.
Terre d’Israël, Terre Sainte tu nous as fait connaître les lieux
où a vécu le Christ, tu nous as fait comprendre ses messages.
Terre d’Israël, Terre Sainte tu nous as permis de prier
et de renouveler notre foi.
Terre d’Israël, Terre Sainte
Merci !
Guy Blanc
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