Lundi 30 Août 2021 - Aulla > Sarzana - 18 km
20ème étape
(Toscane et Ligurie)



    Les Fioretti de Saint François d'Assise


    Comment saint François guérit un lépreux infirme de l'âme et du corps (Suite)

    Et l'oraison faite, il retourna vers lui et lui parla ainsi : "Mon fils, je veux te servir, moi, puisque tu n'es pas content
    des autres". "Cela me plaît", dit l'infirme, "mais que pourras tu me faire de plus que les autres ?" Saint François répond :
    "Ce que tu voudras, je te le ferai". L'infirme dit: "Je veux que tu me laves tout entier, car je sens si mauvais que je ne peux
    me souffrir moi-même". Alors saint François fit de suite chauffer de l'eau avec beaucoup d'herbes odoriférantes, puis il
    déshabille celui-ci et commence à le laver de ses mains, et un autre frère versait l'eau. Et par miracle et divine vertu,
    là où saint François touchait de ses saintes mains, la lèpre s'en allait et la chair redevenait parfaitement saine.

    Et comme la chair commença à guérir, ainsi l'âme commença à guérir. Aussi, le lépreux se voyant commencer à guérir,
    commença à avoir grande componction et se repentant de ses péchés se mit à pleurer très amèrement, en sorte que, tandis
    que le corps se purifiait au dehors, l'âme se purifiait au dedans du péché, par la contrition et par les larmes. Et étant
    parfaitement guéri quant au corps et quant à l'âme, il fit sa coulpe humblement, et, en pleurant, disait à haute voix :
    "Malheur à moi, qui suis digne de l'enfer pour les vilenies et les injures que j'ai faites et que j'ai dites aux frères, et pour
    l'impatience et les blasphèmes que j'ai eus contre Dieu". Et ainsi, quinze jours, il persévéra à pleurer amèrement ses péchés
    et à en demander miséricorde à Dieu, se confessant entièrement au prêtre. Et saint François, voyant ainsi un miracle si
    manifeste que Dieu avait opéré par ses mains, remercia Dieu, et partit ensuite.

    Il s'en alla dans un pays très éloigné du couvent, car, par humilité, il voulait fuir toute gloire du monde et en toutes ses
    œuvres, il cherchait seulement l'honneur et la gloire de Dieu et non pas la sienne. Puis, comme il plut à Dieu, le dit lépreux,
    guéri du corps et de l'âme, après les quinze jours de sa pénitence, fut atteint d'une autre maladie, et armé des sacrements
    de l'Eglise, il mourut saintement et son âme alla au paradis. En signe de ce fait, elle apparut dans les airs à saint François
    qui se trouvait dans un bois en oraison et lui dit : "Me reconnais-tu ?" "Qui es-tu ?", dit saint François. Et il répondit :
    "Je suis le lépreux, que le Christ béni guérit par tes mérites et aujourd'hui je vais à la vie éternelle, de quoi je rends grâces
    à Dieu et à toi. Bénis soient ton âme et ton corps et bénies tes paroles et tes œuvres, parce que, par toi, beaucoup d'âmes
    se sauveront dans le monde. Et sache qu'il n'est pas de jour au monde où les saints anges et les autres saints ne remercient
    Dieu des saints fruits que toi et ton Ordre font dans les diverses parties du monde. Pour cela, prends courage et remercie
    Dieu et demeure avec sa bénédiction". Et ces paroles dites, il s'en alla au ciel, et saint François resta très consolé.
     

 



Le pont sur la rivière Magra



Les dernières vues de Aulla...








Une chèvre curieuse...


Je suis remonté sur les hauteurs...

                          

Quelques jolis sanctuaires...


                                 

 
                                  



Quelques jolis passages en sous-bois


Une création originale pour mettre des fleurs



Le village de Ponzano Superiore













Un agréable cheminement le long d'un canal



Sarzana
A noter que Sarzana se trouve dans la région de Ligurie... Toscane et Ligurie se croisent et s'entremêlent...

                                       
L'arrivée à Sarzana - Porte d'entrée dans la ville et Cathédrale di Santa Maria Asunta


Le tympan de la Cathédrale


L'entrée dans la ville avec Emilio, pèlerin italien





Une place bien agréable où nous viendrons dîner avec Emilio.


Il Genio della Stirpe, Piazza Garibaldi
 

 


A partir d'Aulla, 2 options possibles pour continuer le Chemin :

1- Passer par les Alpes Apuanes avec de gros dénivelés de plus de 1000 m chaque jour et des paysages sublimes...
(C'est le parcours qu'avait choisi André Weill lors de sa pérégrination)
(J'ai mis en bas de page de ces prochaines étapes des textes extraits de son livre pour cette partie des Alpes Apuanes)

2- Emprunter pendant quelques jours la Via Francigena avec la découverte des Cités Toscanes, la proximité de la mer
et des chemins plus faciles à parcourir.. J'ai donc opté pour la Francigena, car après les efforts fournis dans les montagnes
de Ligurie, j'aspirais à des étapes moins fatigantes et surtout je ne voulais pas risquer de compromettre la fin
de ma pérégrination en allant au-delà des limites que mon âge (79) m'impose.

Me voilà donc sur cette Via Francigena parcourue par les pèlerins qui vont à Rome.
 



    Étape avec un cumul de dénivelés :  + 600 / - 650


    Après un bon petit-déjeuner pris dans un bar de la ville, je commence le chemin en suivant une petite route puis un
    sentier
    en montée assez rude qui me conduit vers une première localité, Bibola. Ensuite, c'est un sentier en sous-bois
    qui me mène à une deuxième localité Vecchietto. Le parcours est ponctué de petits sanctuaires et ces villages sont
    sont tout à fait charmants.

    Il y a ensuite une longue montée à travers une forêt de pins et de châtaigniers pour arriver à un point haut (500 m),
    d'où l'on a une belle vue sur les Alpes Apuanes. La descente qui suit est progressive, avec quelques parties plus
    accentuées. Je traverse alors une troisième localité Ponzano Superiore et la dernière partie de l'étape jusqu'a Sarzana
    est plate, sans aucun dénivelé, en suivant une piste cyclable le long d'un canal.

    Je fais une pause en compagnie de deux pèlerins italiens venus partager un moment avec leurs amis en camping-car.
    Je partage avec eux une bière et quelques gâteaux et avec un peu d'anglais de part et d'autre nous arrivons à avoir
    quelques bons échanges.

    Un peu plus loin, je suis rattrappé par un pèlerin italien, Emilio, qui est venu marcher pendant une semaine sur la
    Via Francigena. On arrive ensemble à l'étape et nous allons dans un bar manger des raviolis et boire une bonne bière.

    Ensuite nous allons au B&B Vecchia Locanda où j'ai réservé une chambre.
    Emilio bénéficie aussi d'une chambre dans ce même hébergement.

    Plus tard nous allons dîner ensemble dans un quartier animé de la ville.
     



Hébergement au B&B Vecchia Locanda
Piazza Guido Jurgens, 9
Grande chambre avec SDB
Petit-déjeuner copieux
Un peu cher, mais très bien

4 coquilles




Une pause en compagnie de deux pèlerins italiens venus partager un moment
avec leurs amis en camping-car



    Ci-dessous un texte extrait du très beau livre de André Weill :
    "Sur le chemin d'Assise, présence et simplicité" :


    Alpes Apuanes

    Culminant à presque deux mille mètres d’altitude, les Alpes Apuanes sont célèbres depuis l’antiquité pour le
    marbre extrait de leurs entrailles. Massif rude, difficilement accessible, dont les formes pointues et escarpées
    peuvent se comparer à celles des Dolomites. Mais c’est aussi un Parc Naturel Régional assez sauvage, et donc
    une destination adaptée à la randonnée et aux activités nature. Le chemin présente beaucoup de montées et de
    descentes raides et parfois incertaines. 

    Ce n’est pas pour rien que le Christ et François pratiquaient et recommandaient de longs temps de silence dans
    des grottes. C’est un fait, la montagne est difficile, exigeante. Elle requiert modestie, force et énergie. Mais en
    absence de jeu initiatique, il manquera toujours quelque chose à l’humain qui reste alors un éternel adolescent.
    A un moment ou à un autre, il doit grandir, quitter la surprotection, aller au turbin, se salir les mains, accoucher,
    transpirer, faire chauffer la bouilloire. Il ne pourra jamais connaitre la foi qui déplace les montagnes s’il reste sur
    la plage à faire des pâtés de sable. La montagne apprend aussi la modestie, elle prépare et anticipe la disparition
    du personnage égotique. Elle lui apprend que l’Esprit lui donne toujours en temps voulu ce qui est nécessaire et
    non pas ce que ses peurs ont supplié.

    Même si cela représente quatre journées de marche supplémentaires et plusieurs milliers de mètres de dénivelés
    par rapport au tracé de la Via Francigena, je ne regrette absolument pas la traversée des Alpes Apuanes.
    C’est un très bon choix de la part des baliseurs du chemin d’Assise. D’une part ce tracé offre une belle
    prolongation du parcours en Ligurie, d’autre part il offre à vivre la vertu de l’engagement, si cher à François.
    Il enseigne la Pleine Confiance envers Celui qui trace le chemin de toute vie. Amen !

     

 Etape suivante 

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